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Hildegard Rosenthal (1913-1993), photographe immigrée moderne à São Paulo/Brésil

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Hildegard Rosenthal est l’une des grandes représentantes de la photographie moderne au Brésil, connue principalement comme photojournaliste. Elle est venue à São Paulo en 1937, et y a vécu jusqu’à sa mort. Elle a fait plusieurs reportages dans la rue, avec un style moderne, étant l’une des précurseurs féminines d’images candides dans l’espace urbain – ainsi que des essais de photographie documentaire et nocturne. Récemment, une série d’autoportraits et de personnages fictifs a fait surface, images qu’elle n’avait pas montrées dans des expositions de son vivant.
Le photographe crée un focus documentaire sur la métropole de São Paulo, en pleine transformation dans les années 1940, mettant en lumière ce qui semble avoir été oublié par les citadins, comme la vie quotidienne. Elle fait ressortir l’usage que le citoyen fait de la ville, ainsi que les types humains qui défilent sous nos yeux comme des personnages sur la grande scène, qui est une ville.

Elle est née à Zurich, en Suisse, en 1913, mais ses parents étaient allemands. Elle a étudié dans une école protestante pour filles, la Katharinenschule, à Francfort. Les enfants ont toujours attiré son attention et, devenue adulte, elle s’est spécialisée dans la pédagogie, en France.

Dans sa jeunesse, Hildegarde transportait déjà un appareil photo. Au début des années 1930, elle prend en photo un garçon à l’air rêveur, sensible, faisant son portrait avec une caméra 5×9. Avec cette photographie, mettant en vedette une approche New Vision, Hildegard a remporté le prix du journal Neue Ferie Press (aujourd’hui Die Presse), de Vienne.

Hildegarde, à l’âge de dix-huit ans, suit le cours de photographie proposé par Paul Wolff, d’une durée d’un an et demi, avec un accent sur la pratique. Il était le premier photographe à utiliser l’appareil photo Leica pour son travail dans la région. Cet appareil photo a été son principal compagnon au cours de sa vie.

Après cela, elle a suivi un autre cours à l’Institut Gaendel, également à Francfort, pendant trois ans, où elle a étudié la chimie et effectué de nombreux travaux de développement et d’agrandissement en laboratoire.

En 1933, elle se rend à Paris dans le but de poursuivre ses études en travaillant comme fille au pair. Elle y rencontre Walter Rosenthal, un juif d’origine polonaise, qu’elle épousera plus tard. A l’époque, elle travaille chez Mark Szwarc et Eugenia Markowa, et elle finit par rencontrer les artistes et les intellectuels de leur cercle d’amis. Jankel Adler, de ce milieu, a connu le peintre Lasar Segall, immigré européen, qui l’a introduite dans le circuit artistique de São Paulo. Le couple est venu au Brésil, fuyant la montée du nazisme.
Hildegarde est arrivée à São Paulo en 1937, elle a travaillé comme assistante de laboratoire dans la société photographique Kosmos. Après cela, elle a été embauchée par l’agence photographique Press Information en tant que photojournaliste et a commencé à produire des images pour des magazines nationaux et internationaux sur le Brésil. Durant cette période, elle réalise des essais photographiques documentaires dans les régions du sud-est et du sud du pays. Elle a également réalisé des portraits d’artistes tels que Guilherme de Almeida (1890-1969), Lasar Segall (1891-1957), Jorge Amado (1912-2001) et Yolanda Mohalyi (1909-1978) entre autres. Avec la naissance de sa première fille en 1948, elle arrête ses activités professionnelles, revenant au travail photographique dans les années 1970, lorsqu’elle est redécouverte par Walter Zanini, directeur du Musée d’art contemporain de l’Université de São Paulo (MAC-USP). Elle est alors invitée à participer à une série d’expositions. Le Musée de l’image et du son (MIS-SP) a ouvert ses portes en 1975 avec des photos de l’artiste, présentées dans l’exposition intitulée Memória Paulistana. L’Institut Moreira Salles (IMS-SP) a acheté la collection de la photographe, composée de 3 400 images en 1996.

 

Extraits

« Eh bien, tout d’abord, il (le photographe et professeur Paul Wolff) a eu une certaine difficulté à convaincre les gens de s’habituer au 35 mm. Car, à cette époque, quand on avait encore le 12×18, 9×12, et pour se mettre dans la tête que l’appareil photo rapide ne dispense pas du jugement, du critère, de l’étude de la photographie… (apud GONÇALVES, Paula Chrystina Scarpin, 2007:141)

« – Nous sommes montés dans une Mercedes Benz et avons pris la route. Et puis il a fait quelque chose qui n’était pas habituel, aussi (…) Il a cherché la campagne de l’Allemagne, parce que ça existe aussi, ce n’est pas que la ville… la campagne, les paysans (…) nous sommes partis en groupe. Et, avant de se mettre en route, il a prononcé un grand discours sur chaque fois, chaque sujet. Vous sortez et entrez dans une maison comme ça, tout à coup… vous essayez d’être doux. (apud GONÇALVES, Paula Chrystina Scarpin, 2007:142).

 

Bibliographie

DINES, Yara Schreiber. La substance des images Femmes photographes brésiliennes. São Paulo : Grifo, 2021.

DINES, Yara Schreiber. L’autoportrait et l’alter ego d’Hildegard Rosenthal à São Paulo au Brésil. Montréal, Paris : Revista Labrys, juin 2018.

GONÇALVES, Paula Chrystina Scarpin. Vale das Rosas – Hildegard Rosenthal – pioneira da fotografia do Brasil. São Paulo : Trabalho de Conclusão de Curso, Escola de Comunicação e Artes/ Universidade de São Paulo, 2007.

KOSSOY, Boris. A Fotorreportagem no Brasil: o pioneirismo de Hildegard Rosenthal. Dans : Os tempos da fotografia – o efêmero e o perpétuo. São Paulo: Ateliê Editorial, 2e édition, 2007.

FOSTER, David William. Centre-ville de São Paulo avec la caméra d’Hildegard Rosenthal. Revista Tecnologia e Sociedade. Curitiba : non. 1, 2005.

Hildegarde Rosenthal – Cenas urbanas. Catalogue IMS. São Paulo : Institut Moreira Salles, 1999.

 

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