« On a tous une image du Burning Man, dépeint par les medias comme un rassemblement techno géant peuplé de fêtards en costumes dignes des podiums des défilés haute couture. J’ai lu et vu beaucoup de choses sur ce festival alors j’ai voulu m’y rendre et me faire mon propre avis.
C’est à l’occasion d’un road trip de San Francisco à la frontière Canadienne, que je suis parti là-bas, sans savoir vraiment où j’allais. Mon projet était de faire des portraits d’habitants de la Playa, me disant que j’allais rencontrer des gens plus excentriques les uns que les autres et que leur esprit allait se refléter dans mes photos. Je n’ai pas l’habitude des festivals, j’aime les grands espaces, mais vides, de préférence.
J’aime le calme et la solitude, autant dire qu’un camp de 70 000 personnes visible de l’espace se rapproche plus pour moi de l’enfer sur terre que des vacances idéales. Je m’attendais a tout, mais je fus surpris chaque jour. Ca ne ressemblait pas à ce que j’avais vu dans les magazines, a la télé, sur internet, c’était différent, c’était … autre chose.
Les images que l’on peut voir d’habitude renvoient à un sentiment de fabriqué, d’artificiel. Et il y a de ca bien sûr, mais il y a tellement d’à cotés, de pureté, de générosité dans toutes ses expressions. A ce moment la mon projet ne tenait plus, j’ai décidé d’abandonner les portraits des gens cherchant a se montrer, ceux qui posent, qui ne représentent finalement pas l’essence de l’événement, pour essayer de saisir des instants, capturer ces sentiments, comme des souvenirs de cette semaine passé dans cet autre espace-temps.
Chacun vivra un Burning Man différent, selon sa sensibilité aux choses, son état d’esprit, ses envies. Pour ma part je n’ai pas trouvé la fête infernale 24/7 aux participants overlookés qu’on peut nous montrer, mais un endroit de silence, de calme, d’introspection, où les gens s’assoient dans le sable pour prendre le temps de regarder le levé du soleil dans l’individualité et la communion à la fois. »
