Je m’appelle Gabriel Coutagne, j’ai 27 ans, je vis à Paris. Au cours d’un voyage, j’ai cru être le personnage principal d’un roman au fil duquel il ne se passe rien, et où l’ennui est trompé par l’illusion que les paysages exalte.
J’avais atteint une sorte de limite géographique, celle de l’éloignement ; j’avais aussi atteint une limite psychologique, celle qui flotte entre l’illusion et du réel, que je n’arrivais à réconcilier qu’en mettant la ligne d’horizon au centre de mon viseur.
La limite explore les notions de vide, d’attente, et de frontière, renvoyant au cliché convenu du road-trip désabusé, cherchant à faire émerger l’impression douce-amère du calme qui frise l’inquiétude.
Ce projet, réalisé en 2011, constitue surtout une réflexion photographique qu’Antoine d’Agata désigne comme « un art de la présence ».
J’ai toujours été intrigué par la capacité de la photographie de signifier, en tout premier lieu, la présence physique du photographe lui-même face à ce qu’il voit. La Limite cherche donc à mettre en pratique cette notion de présence, à travers l’acte photographique rendu systématique, un peu à la manière d’une performance lente et sans spectacle.
