Rechercher un article

Formes et vies des os d’animaux

Preview

L’éditeur Xavier Barral – décédé il y a 10 jours-, assisté de l’écrivain Jean-Baptiste de Panafieu et du photographe Patrick Gries, a conçu un ouvrage dédié aux squelettes des bêtes. Des reptiles aux oiseaux, une ménagerie visuelle à contempler en ce moment au musée de la Préhistoire d’Ile-de-France à Nemours.

À l’entrée de l’exposition, une vidéo retrace l’étonnante et harassante épopée qu’a constitué la série de photographies qui peuple l’ouvrage « Évolution » ainsi que les murs de l’exposition éponyme à Nemours. On y voit le photographe Patrick Gries installer un imposant dispositif pour ses prises de vues qui nécessitaient notamment un fond noir et des lumières conséquentes afin de capter au mieux le dessin du squelette. On y voit Xavier Barral, l’éditeur du livre et directeur de l’ouvrage, regarder avec attention l’armature d’un poisson. On y voit une myriade de personnes s’affairer à déplacer d’immenses squelettes, comme celui d’un dromadaire. Le tout entre 2005 et 2007.

Girafes

Car pour réaliser ce livre et cette exposition il a fallu bouger un certain nombre de meubles en tissant des liens étroits avec certaines institutions et notamment en premier lieu le Muséum National d’Histoire Naturelle de Paris, co-éditeur de l’ouvrage, qui a ouvert ses portes au projet et permis qu’un grand nombre de squelettes d’animaux de la grande galerie d’Anatomie comparée puisse être photographiés. Ainsi, des espèces animales particulières et parfois grandioses – girafes, éléphants – ont été saisies par un procédé photographique identique et élégant, dans un noir-et-blanc qui « fait abstraction du temps » comme le dit Xavier Barral.

Fémur

À Nemours, l’écrivain Jean-Baptiste de Panafieu a divisé l’espace de l’exposition en trois grandes sections. L’une est consacrée aux « rouages de l’évolution », une autre à « la grande famille de l’être humain » et la troisième à ce cas : « quand l’homme oriente l’évolution ». De fait, les photographies de Patrick Gries révèlent avec beauté l’anatomie des animaux et nous incitent à faire des liens évidents avec nous, les êtres humains. Nous pouvons nous rendre compte que nous disposons d’os équivalents, comme le fémur ou bien l’omoplate. Ainsi que l’être humain, la baleine a, par exemple, un membre qui ressemble à une main. Le lémurien possède un pouce qui lui permet de saisir des objets.

Cornes et dents

Étonnante et passionnante « évolution » qui nous est indiqué par ces vibrants tableaux. Parfois, c’est un animal figé dans une situation donnée. Cet aigle qui attrape de ces pattes crochues un lapin. Ce guépard qui court à toute allure. Ce renard qui saute sur un mulot. Un peu plus loin, nous sommes frappés par la ressemblance que nous avons avec les singes et notamment, comme eux, que nous disposons de 32 dents. Mais parfois avec des variations sensibles : les canines des gorilles sont énormes car elles sont là pour faire peur aux autres mâles qui voudraient s’approprier le « harem » du mâle dominant d’un groupe. Et souvent, cornes et dents sont des attributs de séduction tout autant que des armes. C’est ce que nous révèle la belle science des os et que cette exposition ainsi que ce livre mettent si bien en lumière.

 

« Évolution »
Du 20 septembre 2018 au 29 septembre 2019
Musée de Préhistoire d’Île-de-France
48 Avenue Etienne Dailly
77140 Nemours

Merci de vous connecter ou de créer un compte pour lire la suite et accéder aux autres photos.

Installer notre WebApp sur iPhone
Installer notre WebApp sur Android