Le département conservation de la Fondation présente régulièrement sur le parcours du visiteur des images isolées et en raconte l’histoire singulière, déroulant ainsi le fil de la vie de l’homme qui porte le nom de l’institution. Ces perles permettent d’incarner le parcours singulier d’un homme du vingtième siècle, pétri de littérature, d’art et dont la curiosité n’a eu d’égal que la liberté.
Nombre de photographies d’Henri Cartier-Bresson sont aujourd’hui dans les mémoires, et ont marqué par leur rencontre avec l’histoire. Chacun s’approprie et se rattache à des images selon sa sensibilité ou son parcours personnel.
Le fonds de plus de 30 000 tirages originaux sélectionnés par le photographe réserve de nombreuses surprises. Chaque nouvelle exposition à la Fondation HCB, des photographies inédites sont ainsi révélées.
Ce programme bénéficie du soutien de Gutenberg Agency.
Autoportrait au stand de tir, vers 1930
Henri Cartier-Bresson a une vingtaine d’années. Accompagné de deux amis, il se rend sur un stand de la « Fête à Neuneu » à Neuilly pour jouer au tir photographique. Le procédé, apparu sur les champs de foire peu après la Première Guerre mondiale, permet au tireur, lorsqu’il touche la cible, de déclencher l’appareil qui le photographie en pleine action et de remporter comme lot son autoportrait. À son retour d’Afrique en 1931, où il avait envisagé de vivre de la chasse au gibier, Cartier-Bresson décide de se consacrer à la photographie. « Pour moi, la grande passion, c’est le tir photographique. »
Ce rapprochement se poursuit lorsque Georges Braque lui fait découvrir Le Zen dans l’art chevaleresque du tir à l’arc de Eugen Herrigel au sujet duquel Henri Cartier-Bresson aurait dit : « Mais c’est un manuel de photographie. » Il conclura en 1976 : « Photographier c’est mettre sur la même ligne de mire la tête, l’œil et le cœur. »
Fondation Henri Cartier-Bresson
79 rue des Archives – 75003 Paris
