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Festival Photo Saint Germain 2015

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Aujourd’hui, vendredi 6 novembre 2015, s’ouvre la 5ème édition du festival Photo Saint Germain qui rassemble pas loin de 50 expositions au cœur de Paris. Pour l’occasion, nous avons interrogé les deux femmes qui dirigent la manifestation. Virginie Huet et Aurélia Marcadier. La première était chargée de mission du Mois de la Photo 2014 et journaliste indépendante et la seconde est commissaire indépendante et co-fondatrice de TEMPLE, lieu d’exposition autour des questions de l’image contemporaine.

Vous reprenez le festival Photo Saint-Germain pour l’édition 2015. Quels seront les grandes nouveautés de cette édition?

La première évidence était de repenser l’identité visuelle. Elle a été confiée au studio De bon air qui a su comprendre nos attentes. Une exigence que nous avons voulu étendre cette année à deux nouveaux supports éditoriaux : le plan officiel et le journal SIMONE.

Ensuite, nous n’avons pas souhaité imposer aux participants de thématique particulière. Il nous semblait primordial que la qualité des projets d’expositions soit le seul critère de sélection. Nous avons en ce sens souhaité nous entourer d’un jury chargé de statuer sur les dossiers de candidatures.

Il était constitué de cinq personnalités représentant chacune une discipline du monde de l’image :

Jeanne Fouchet-Nahas, rédactrice en chef adjointe des hors-séries de Connaissance des Arts,

Caroline Géraud, acheteuse d’art, Hélène Giannecchini, écrivain et commissaire

indépendante, Luce Lebart, responsable des collections de la Société Française de Photographie,

Chantal Nedjib, fondatrice et présidente de l’agence de conseil en communication L’Image par l’image.

Autre nouveauté, nous avons confié une carte blanche à Laurent Champoussin pour le visuel officiel avec pour seule directive qu’il nous livre sa vision de Saint-Germain-des-Prés.

Il a choisi de rendre hommage à Helmut Newton qui avait, quarante ans plus tôt, capté l’ambiance de la rue Visconti. Nous tenions beaucoup à cette idée de résonance contemporaine face à une photographie plus historique.

L’association Photo Saint- Germain-des-Prés, à l’initiative de cette manifestation est désormais présidée par Christophe Lunn. Il rapporte que le quartier Saint-Germain a historiquement une relation intime avec la photographie, de Germaine Krull à Man Ray en passant par André Jammes, l’un des plus grands collectionneurs de photographies. Avez-vous construit votre parcours en vous en inspirant ?

Il nous semblait nécessaire, dans un souci didactique, de rappeler les correspondances qui existent entre l’histoire du quartier et celle du médium photographique. Une filiation que nous évoquons notamment dans notre journal SIMONE avec un article signé feu Harry Lunn  sur la galerie Tex-Braun. Nous voulions participer à la nouvelle dynamique culturelle portée par des lieux comme Le Plac’art Photo, les galeries Eric Mouchet, RueVisconti ou Madé. La rive gauche reste une place forte de la géographie parisienne malgré l’attention concentrée depuis quelques années sur le nord-est et la périphérie.

Le festival se déploie dans différents lieux, galeries, librairies, instituts culturels. Comment s’articule la programmation ?

Il nous semblait important de fédérer et de mettre en réseau différents types de lieux, aux identités fortes et singulières. C’est pour cela que nous avons démarché des institutions, des librairies qui sont des acteurs depuis toujours dans le quartier ou des lieux plus singuliers comme l’Eglise Saint-Germain-des-Prés. Concernant la programmation, une fois la sélection faite par le jury, nous nous sommes aperçues que se dégageaient plusieurs grands axes comme les femmes photographes, le renouveau des techniques anciennes, la redécouverte des grandes figures de l’histoire de la photographie, ou encore la jeune création.

En regard des expositions, il était indispensable de proposer plusieurs rendez-vous : deux matinées de projections au cinéma Etoile Saint-Germain-des-Prés, une conférence sur la page imprimée en collaboration avec Polycopies, ou encore sur la collection photographique en collaboration avec The Eyes et Herez, notre partenaire principal. Photo Saint-Germain se veut aussi une plateforme de réflexion autour des nouveaux enjeux de la photographie contemporaine.

Vous êtes issues de la jeune génération des curateurs et vous avez souhaité en inviter la génération montante. Comment l’avez-vous intégrer dans la programmation ?

Nous sommes ravies que figurent au programme des énergies nouvelles. Nous avons eu la chance de rencontrer le collectif HONORE, mené par Laure Flammarion et Pauline Lévêque. Les trois shows qu’elles présentent à la Galerie RueVisconti  – Abstracts, California California et Gommettes – sont tout à fait représentatifs de la scène photographique actuelle. Dans cette même dynamique, il y a le salon d’éditeurs indépendants Polycopies qui se déroulera sur la Péniche Concorde atlantique, du 11 au 14 novembre ou encore à la galerie Eric Mouchet, sur une proposition du jeune commissaire Matthieu Gafsou, Eléments, une exposition avec Mathieu Bernard-Reymond, Benoît Vollmer et  Benoît Jeannet.

Le festival produit également une exposition. C’est une première ? Expliquez nous votre démarche.  

L’une des principales ambitions de Photo Saint-Germain est de soutenir la jeune création. En ce sens, nous souhaitons développer la direction artistique du festival en mettant en avant de jeunes photographes : nous suivons le travail de Vasantha Yogananthan depuis plusieurs années, qu’il s’agisse de ses projets photographiques personnels ou de ceux qu’il mène à travers sa maison d’édition indépendante Chose Commune. Il nous a semblé pertinent de présenter « Interludes », une série couleur de paysages contemplatifs, à l’Eglise Saint-Germain-des-Prés, l’un des repères architecturaux historiques du quartier. Nous avons également proposé au Musée Delacroix d’accueillir Stéphanie Solinas qui investira l’atelier avec son exposition « L’Austère sentiment », une réflexion autour des amitiés du grand maître du romantisme. Aesop présentera sur notre invitation un projet de Romaric Tisserand autour d’une archive anonyme, intitulé « Ultramar ».

Le festival se déroule en novembre et se superpose les années paires avec le Mois de la Photo. Y a-t-il la place pour deux festivals photo à Paris ?

Bien qu’il n’y ait pas eu d’édition en 2014, Photo Saint-Germain est un festival annuel. Nous envisageons sereinement la prochaine édition puisque le festival n’est pas un concurrent du Mois de la Photo. Peu de lieux figurant à la programmation de Photo Saint-Germain participaient aux précédentes éditions du Mois de la Photo. Un constat qui tient sûrement au fait que nous comptons beaucoup d’expositions « regards croisés », accueillies par des galeries n’étant pas exclusivement photo, voire pas du tout, puisque de nombreuses galeries d’art primitif, d’art moderne ou de design ont accepté de jouer le jeu en présentant des expositions photo spécifiquement à cette occasion. Jousse Entreprise présentera par exemple le vidéaste Loudji Beltrame, la galerie Hélène Bailly, la jeune photographe Manon Bellet, les galeries Motte Masselink et David Ghezelbash, le new-yorkais Gus Powell, tandis que la galerie Bernard Dulon montrera des tirages de Walker Evans ou encore la galerie Marcilhac, un portfolio de Lisette Model.  D’autre part, à la différence du Mois de la Photo, le festival se déploie sur un territoire spécifique : nous sommes très attachées à l’idée d’un festival de quartier. Photo Saint-Germain se conçoit comme un parcours, un itinéraire.

FESTIVAL
Photo Saint Germain
Du 07 au 22 Novembre 2015
Quartier Saint Germain
Paris VIe VIIe
France
http://www.photosaintgermain.com

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