Concept
Les Rencontres de Bamako, l’historique biennale de renommée internationale dédiée à la photographie et à l’art vidéo sur le continent africain, ouvrent dans un mois ! La Biennale, qui célébrera ses 25 ans d’existence, se tiendra du 30 novembre 2019 au 31 janvier 2020, à Bamako, Mali. Conçue par le directeur artistique Bonaventure Soh Bejeng Ndikung et une équipe de commissaires composée d’Aziza Harmel, d’Astrid Sokona Lepoultier et de Kwasi Ohene-Ayeh, des conseillers artistiques Akinbode Akinbiyi, Seydou Camara et du scénographe Cheick Diallo, cette nouvelle édition des Rencontres de Bamako est une invitation à réfléchir à la pratique artistique de la photographie en tant que courant de conscience, ainsi qu’à envisager la photographie au-delà du corset du photographe ; l’instant capturé par la photographie émane d’un flot de pensées et d’associations reflétant la voix intérieure du photographe, qui est inévitablement et constamment en mouvement.
Intitulée Courants de conscience, d’après l’enregistrement éponyme de 1977 par Abdullah Ibrahim et Max Roach, cette nouvelle édition emploiera de multiples interprétations sur la manière dont ces courants peuvent être utilisés comme outils photographiques. Des outils qui créent un pont entre le continent africain et ses différentes diasporas, en plus de transmettre des cultures et des savoirs. En effet, l’Afrique a cessé d’être un concept limité à l’espace géographique appelé Afrique. L’Afrique en tant qu’idée concerne aujourd’hui les peuples d’origine africaine répartis dans le monde entier, en Asie, en Océanie, en Europe, aux Amériques et bien entendu sur le continent africain.
Les expositions exploreront la notion de courants de conscience comme métaphore de ces courants d’idées, de peuples et de cultures qui traversent et parcourent les fleuves comme le Niger, le Congo, le Nil ou le Mississippi. Une attention particulière sera portée à l’éloignement et les matières invisibles, aux voix et aux images jusqu’alors effacées, ainsi qu’à la célébration de la politique et de la poétique des écosystèmes (in)animés. Le rôle des collectifs dans les pratiques photographiques africaines sera également mis en lumière, notamment la possibilité de raconter collectivement nos propres histoires à travers des images – plaidant ainsi pour le fait que la société n’est pas indivisible mais composée d’entités divisibles qui forment ensemble un collectif plus vaste.
Une exposition en quatre vers
Environ 85 artistes de tout le continent africain et de la diaspora présenteront leurs travaux. La sélection artistique est pensée en quatre chapitres, chacun amenant le spectateur à trouver son propre récit de courants de conscience. Les chapitres sont nommés d’après des vers tirés d’un poème figurant dans le prélude de la pièce de théâtre The Dilemna of a Ghost écrite par Ama Ata Aidoo.
Le bruissement soudain dans le sous-bois
Sur la présence de l’invisible, de la distance et d’autres questions fantomatiques
Car la bouche ne doit pas tout dire
Sur la politique et la poétique des écosystèmes
Nous sommes venus de gauche, nous sommes venus de droite
Sur les déplacements, l’errance et les diasporas
La brindille ne nous percera pas les yeux
Sur la possibilité d’espoir et l’avenir comme promesse
Artistes sélectionnés
Ibrahim Ahmed (Egypte/USA), Nirveda Alleck & Katia Bourdarel (Ile Maurice/France), Emmanuelle Andrianjafy (Madagascar), Roger Anis (Egypte), Yannick Anton (Canada), Afrane Akwasi Bediako (Ghana), Jean-Pierre Bekolo (Cameroun), Jodi Bieber (Afrique du Sud), Milena Scherezade Carranza Valcárcel (Pérou), Cédrick-Isham (France), Nidhal Chamekh (Tunisie), Amsatou Diallo (Mali), Moustapha Diallo (Mali), Dickonet (Mali), Adji Dieye (Italie/Sénégal), Fakhri El Ghezal (Tunisie), Badr El Hammami (Maroc), Yagazie Emezi (Nigeria), Theo Eshetu (Ethiopie/Italie/ Hollande/ Royaume Uni), Fototala King Massassy (Mali), Abrie Fourie (Afrique du Sud), Rahima Gambo (Nigeria), Eric Gyamfi (Ghana), Yasmine Hajji (France/Maroc), Halima Haruna (Nigeria), Fanyana Hlabangane (Afrique du Sud), Renée Holleman (Afrique du Sud), Adama Jalloh (Royaume-Uni/Sierra Leone), Maxime Jean-Baptiste (France), Amina Ayman Kadous (Egypte), Mansour Ciss Kanakassy (Sénégal) Mouna Karray (Tunisie), Godelive Kabena Kasangati (RD Congo), Bouchra Khalili (France/Maroc), Nicène Kossentini (Tunisie), Kitso Lynn Lelliott (Botswana/Afrique du Sud), Keli Safia Maksud (Kenya/Tanzanie), Harun Morrison & Helen Walker (Royaume-Uni), Santiago Mostyn (Suède/Trinidad/Zimbabwe), Khalil Nemmaoui (Maroc), Yvon Ngassam (Cameroun), Antoine Ngolke-do’o (Cameroun), Christian Nyampeta (Hollande/Rwanda), Abraham Oghobase (Nigeria), Adeola Olagunju (Nigeria), Léonard Pongo (Belgique), Nader Mohamed Saadallah (Egypte), Amadou Diadié Samassékou (Mali), Mara Sanchez Renero (Mexique), Ketaki Sheth (Inde), Buhlebezwe Siwani (Afrique du Sud), Selasi Awusi Sosu (Ghana), Mohamed Thara (Maroc), Dustine Thierry (Curaçao/Hollande), Bouba Touré (France/Mali), Hamdia Traoré (Mali), Andrew Tshabangu (Afrique du Sud), Guy Woueté (Cameroun)
Collectifs
Association des Femmes Photographes du Mali (AFPM) (Mali) Collectif Orchestre vide (France), Collective 220 (Algérie), Iliso Labantu Photography Collective (Afrique du Sud), Invisible Borders (Trans-Africa), Kamoinge (USA/Pan-Africa), Kolektif 2 Dimansyon (K2D) (Haïti), MFON: Women Photographers of the African Diaspora (Pan-Africa), The Otholith Group (Ghana/Inde/Royaume-Uni)
Solid Rocks
Felicia Abban (Ghana), Akinbode Akinbiyi (Nigeria), Jihan El Tahri (Egypte), Armet Francis (Jamaïque), Liz Johnson Artur (Royaume-Uni) Deborah Willis (USA), Eustaquio Neves (Brésil), Youssouf Sogodogo (Mali) (in Youssouf Sogodogo: Crossroads: A Homecoming, un projet spécial présenté par Black Shade Projects)
Projets spéciaux
Do you hear me calling? (installation vidéo de Theaster Gates, USA), Musow Ka Touma Sera (commissaire d’exposition: Fatima Bocoum, Mali), Dja Tigui: L’hôte de Mon Ombre (commissaire d’exposition: Nakhana Diakite Prats, France/Sénégal), The Works of Tolu Odukoya 1945-2015 (commissaire d’exposition: Uche James Iroha, Nigeria), Legends of the Casbah (commissaire d’exposition: Riason Naidoo, Afrique du Sud), à l’Est de Bamako (commissaire d’exposition: Françoise Huguier, France), Five Photographers: A tribute to David Goldblatt (commissaire d’exposition: John Fleetwood, Afrique du Sud)
Programme public, cinématographique et expositions satellites
Cette édition anniversaire des Rencontres de Bamako proposera un programme public riche en conférences d’artistes, performances et évènements discursifs. Le programme cinématographique Fables of Time explorera les histoires politiques et idéologiques qui soulèvent l’ambivalence de l’image en mouvement, pouvant être mise au service de la poésie, comme du conformisme ou de la politique.
Le programme offrira également un large projet éditorial avec des contributions de Bernard Akoi-Jackson, Alto Allo, Omar Berrada, Kwame Dawes, Chantal Edie, Christine Eyene, Kangsen Feka Wakai, Denise Ferreira Da Silva, Thule Gamedze, Nule Guénif-Souilamas Maï-Do Hamisultane-Lahlou, Salah Hassan, juge Tsitsi, Seloua Louste Boulbina, Vladimir Lucien, Bongani Madondo, Sada Malumfashi, Olivier Marbeouf, Renée Mboya, Athi Additions Joja, Sorana Munsya, Simon Njami, Nontobeko Ntombela, Okereke, Zoe Samudzi, Kąrî’kchä seid’ou, Safiya Sinclair et Stanley Woluka-Wanambwa.
Plusieurs expositions thématiques viendront compléter le programme.
À propos des Rencontres de Bamako
Fondées en 1994, les Rencontres de Bamako sont organisées par le Ministère de la Culture du Mali avec le soutien de l’Institut français. Depuis leur création, les Rencontres de Bamako se sont imposées comme le premier et principal événement international consacré à la photographie et à la vidéo africaine et demeure aujourd’hui un événement essentiel pour l’art contemporain. Véritable plateforme de visibilité pour les artistes photographes et vidéastes d’Afrique et de ses diasporas, elles ont contribué à développer la carrière de nombre d’entre eux et pour certains même, d’acquérir une stature internationale. Elles participent ainsi à la fois à la reconnaissance et à la consécration de la photographie africaine.
L’édition 2019 des Rencontres de Bamako soulignera davantage l’importance de la culture dans la construction de la nation et la mise en place des identités panafricaines.
Les expositions s’inscrivent dans un dispositif urbain comprenant le Musée National du Mali, le Palais de la Culture – Amadou Hampate Ba, le Mémorial Modibo Keita, le Musée du District, le Conservatoire des arts et métiers multimédias Balla Fasséké Kouyaté, la Galerie Médina, le Musée des Femmes – Mousso Kounda, l’Institut Français du Mali…
Lassana Igo Diarra, fondateur et directeur de la galerie Medina (Mali) et des Editions Balani’s a récemment été nommé Délégué Dénéral des Rencontres de Bamako.
Plus d’informations sur : https://www.rencontres-bamako.com/
Informations
Les Rencontres de Bamako - Biennale Africaine de la Photographie
Bamako, Mali
30 novembre 2019 au 31 janvier 2020