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Estelle Lagarde – De Anima Lapidum, L’Âme des Pierres

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Si «De Anima Lapidum» ne constitue pas une rupture dans le travail d’Estelle Lagarde – ce sont presque toujours des architectures qui lui inspirent ses mises en scènes photographiques – cette série est pourtant bien particulière.

Alors que les précédentes images s’attachaient à la présence humaine, à sa trace, dans des constructions sur le point d’être détruites ou réhabilitées, celles de «De Anima Lapidum» ont été pensées et réalisées pour et dans des lieux immuables, dont la destination est quasi éternelle : églises, cathédrales, monastères sont ici au cœur du questionnement de l’artiste. Ces monuments sont à la fois le déclencheur et le réceptacle de cette recherche.

Un jour, en pénétrant dans une église, Estelle Lagarde a eu la vision de cet homme à cheval. C’est en sondant cette vision qu’est né le désir de se confronter à ces lieux éminemment pérennes, témoins de l’Histoire avec un grand H, mais également de tant d’histoires humaines, intimes, singulières.

Ce sont ces strates temporelles et mémorielles que l’artiste examine et matérialise.

En donnant forme plus ou moins spectrale aux êtres qui ont peuplés ces lieux, notamment aux moments cruciaux de leurs vies (Naissance, union, mort), Estelle Lagarde explore la relation entre bâti et mémoire. Entre intériorité et matérialité.

La lumière lui sert de guide dans cette quête : d’essence naturelle elle symbolise l’éternité, les forces d’un univers spirituel. Artificielle, la lumière semble témoigner du passage humain, de la trace d’une existence.

Cette combinaison de différentes sources lumineuses agrège l’Histoire et les histoires de ces édifices. Elle exprime toute la richesse de ces architectures et leur capacité à y collecter et y additionner les recueillements humains, douloureux ou heureux.

Elles deviennent à la fois un refuge et constituent un inventaire immatériel et sensible des existences et des émotions humaines.

Dans le silence, à l’abri, protégés par ses pierres, nous pouvons aller sereinement à la rencontre de notre propre spiritualité, en confiance, et peut-être sentir la présence d’autres existences, qui imprègnent ces murs depuis des siècles…

A moins qu’Estelle Lagarde ne soit le témoin privilégié de ces présences une fois ces lieux abandonnés par les vivants…

Olivier Bourgoin

 

Estelle Lagarde – De Anima Lapidum, L’Âme des Pierres
13 mai – 8 juin 2019
Hôtel de Sauroy
Espace photographique
58 rue Charlot
75003 Paris

www.estellelagarde.com

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