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Editorial – Arles, les fantômes et la mort de PHOTO

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Nous continuons à nous comporter comme des acteurs du monde de la photographie alors que nous n’en sommes peut être plus que les spectres! Formidable phrase. Elle est de Francois Lochon il y a 2 jours, au cours d’un petit déjeuner à Arles. Et elle est tellement vraie.

Pour les vieux dinosaures qui connaissent ce festival depuis des décennies, ce fut ànouveau le choc ultime. 250 et quelques expositions, lectures, workshops, signatures, projections et autres manifestations. La 1ère chose que je vis en arrivant, ce fut l’Arlatan. L’hôtel mythique des Rencontres. La salle Lemagny du nom du Parrain de la Bibliotheque Nationale qui y régna en maître pendant 35 ans et qui me rappelait la salle à manger de ma grand mère a fait place àune structure de faïences oranges et vertes très étonnante.

Et tout fut à cette image: les codes ont changé, les comportements et les approches également. “La photographie ne s’est jamais aussi bien portée, les photographes jamais aussi mal” titrait Liberation la semaine dernière. Triste mais évident constat. La photographie est le média du 21ème siècle déclarait Sam Stourdze à l’ouverture du festival, c’est vrai: elle a tout mangé. Elle est devenue, le verbe, l’image et la communication. Tout le monde est photographe aujourd’hui. Elle n’a plus besoin de professionnels mais d’artistes et de plasticiens, c’est d’ailleurs le seul domaine où vous pouvez survivre et faire de l’argent !

Ultime preuve de ce changement hallucinant: la mort de PHOTO. Personne n’en parla, personne même n’était au courant! PHOTO, ce fut mon bébé comme il fut celui de Roger Thérond, Walter Carone, Eric Colmet-Daâge, Nicole Lucas, Michel Decron, Annick Mouly, Regine et enfin Agnès Gregoire. Ce fut le magazine qui fit découvrir la photographie car il fut avec d’autres, l’instrument de sa mode dans les années 70. Nous avons tout montré, tout accueillit et 50 ans plus tard il meurt dans l’indifférence générale.                                                                                                                 Quelle leçon: une mort misérable, un festival d’Arles flamboyant: Acteurs ou Spectres?

Jean-Jacques Naudet.

 

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