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Edition spéciale Iran :

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Avec sa présence immanquable sur le marché international, Silk Road Gallery fait l’effet d’être l’unique galerie consacrée a la photographie a Téhéran – il faut reconnaitre qu’elle était la première, en 2001, à se lancer le défi d’une programmation monodisciplinaire. Si Anahita Ghabaian, sa directrice, a fait le choix d’une photographie plasticienne, accessible à une audience internationale par son recours aux stéréotypes de la culture iranienne, d’autres galeries ont suivi, avec des choix parfois moins évidents.

No 6 Gallery propose notamment une sélection exclusivement documentaire, sans pour autant se limiter en termes de diversité esthétique. Depuis son ouverture en 2007, la galerie défend le travail de photographes jeunes ou décédés, tous défendant un engagement social du médium. Nom cher à la galerie, Kaveh Golestan était un pionnier de la photographie des petites gens en Iran et l’un des rares à avoir documenté dans les années 1970 les conditions de vie des prostitués dans le quartier de Shahr-e No, a Téhéran.

Jusqu’à sa mort sur le terrain en 2003, alors qu’il était en commande pour la BBC, Golestan a posé son objectif sur les plus démunis : ouvriers dépourvus d’argent, malades mentaux rejetés, et ceux que les guerres affligent. Sa couverture de la Révolution iranienne de 1979 lui a valu la Robert Capa Gold Medal. Si la galerie soutient ce type de photojournalisme inébranlable, elle revient également sur l’histoire de l’Iran et de la photographie locale, notamment par la découverte d’archives. L’une des expositions phares de ces photographies-documents a été celle des photographies de studio réalisées sous la dynastie des Pahlavi après que le voile a été banni.

Les femmes venaient alors se faire prendre en photo tête nue, préfigurant les évolutions qui suivront dans les décennies suivantes concernant leur condition. Déterminés à soutenir l’écriture documentaire malgré un marché assez réticent, Katayoon Dehchamani, directrice de la galerie, et Namdar Shirazian, son associé, se tournent également vers la jeune génération et présentent des photographes documentaires à l’écriture ferme ou lyrique, comme le travail en noir et blanc d’Ako Salemi sur la vie ordinaire.

http://no6art.gallery

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