C’est l’hiver le plus froid au Bangladesh depuis 1971. Les protagonistes de la soirée d’ouverture de Chobi Mela, organisée sur le fleuve Buriganga, enroulés pour la plupart dans des couvertures, errent sur le pont avec un café matinal dans une main, un appareil dans l’autre. Nous avons très peu dormi, et nous retrouvons tous absorbés dans la contemplation de la rivière s’animant dans la lumière de l’aube.
Je suis assis sur une chaise fixée sur le pont à côté d’une table en plastique providentielle juste à la porte de ma cabine. Cette chaise attendait clairement que quelqu’un vienne s’y assoir pour écrire quelques lignes sur son portable, alors me voilà. D’où je suis, je peux voir des cargos échoués, les vagues du Buriganga recouvrant régulièrement leurs plats-bords, d’élégants bateaux de pêche en bois dansant sur les ondes, et des silhouettes minuscules s’activant dans les briquetteries, à peine visibles à travers le brouillard lumineux. Les grandes cheminées des usines à charbon montent la garde en ordre dispersé sur la rive.
Les soirées d’ouverture des grands festivals marquent la fin des répétitions et le début des choses sérieuses – et celle-ci n’a pas dérogé à la règle. Aujourd’hui, la première exposition ouvre ses portes, les artistes font leurs premières interventions, et le processus de présentation, de discussion, et de reconfiguration des anciennes conceptions se met en oeuvre.
Rupert Grey, 26 janvier 2013
Vous pouvez lire l’article dans son intégralité, dans la version anglaise du Journal.
Chobi Mela – International Festival of Photography
Du 25 janvier au 7 février 2013
House 58, Road 15A (New),
Dhanmondi, Dhaka 1209
Bangladesh
