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Daniel Angeli: les Icônes du maître du genre

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John Lennon et Yoko Onno, Paul Newman, Brigitte Bardot, Sophia Loren, Faye Dunaway, Catherine Deneuve, Mick Jagger… Une sélection de tirages N&B croquant l’intimité de personnalités cultes par un des plus grands photographes de presse.

Pour le lancement de son site internet, Private Pictures Gallery expose une sélection de photos de Daniel Angeli, une trentaine de tirages N&B argentiques en édition limitée. Le site ouvrira le 6 juin, jour du vernissage de l’exposition. Raymond Depardon rappelle que « c’est un grand photographe ». La reconnaissance de son travail démarre avec les Rencontres d’Arles en 2006 puis la Fondation Helmut Newton de Berlin en 2008.
 
Bardot en saharienne dans les rues de Saint-Tropez sous le regard obsédant des passants, John Lennon et Yoko Onno aussi lookés que l’avion sidérant d’où ils s’échappent au Bourget, le milliardaire Gianni Agnelli sautant dans son plus simple appareil depuis son voilier dans les eaux bleues au large de Saint-Jean Cap Ferrat, Paul Newman descendant du train en gare de Cannes, Jack Nicholson sur un télésiège à Gstaad en compagnie de Roman Polanski, autant de tranches de vie révélant l’aura de personnalités phare des années 60 et 70. Captant des moments de vie dont seule l’instantanéité garantie la vérité, Daniel Angeli est à Saint-Tropez l’été et à Gstaad l’hiver. Il enchaîne trente-cinq festivals de Cannes et côtoie les grands de ce monde, nouant parfois avec eux des rapports complices.

« Je viens d’avoir 16 ans et force est de constater que je ne construirai pas mon avenir grâce à mes études ce qui oblige mon père à me faire bosser. J’ai le choix entre groom d’hôtel, barman ou encore, entrer à Jour de France comme assistant journaliste. Ce que je choisis sans hésiter. Jusque là, le métier de photographe ne m’avais pas effleuré l’esprit.

Je reste environ deux mois dans cette rédaction à découper des news pour les journalistes ou à suivre des photographes tels que Titomirov ou Luc Fournol sur le terrain. A l’issu de ce stage, je suis considéré comme trop jeune par l’administrateur général du journal et suis donc dirigé vers un labo photo (Photodal), le laboratoire de l’agence Dalmas.

C’est seulement à ce moment que naît chez moi cette passion de la photographie. Je deviens tireur et développe dans cette chambre jaune des milliers d’images et de sujets tous différents. Je commence à rêver de faire ce métier et ça devient même une certitude grâce à ma rencontre avec un autre apprenti : Raymond Depardon.
Nous devenons très amis. J’habite Montparnasse et l’on passe nos soirées entre cinémas et bistrots de la rue de la Gaieté, chacun armés d’un « Leïca » à parler et à rêver d’images.
Agé d’un an de plus que moi, Raymond part au service militaire, le rédacteur en chef de l’agence commence alors à m’envoyer tous les soirs courir les cabarets de Paris. De l’Olympia à l’ABC en passant par Bobino. Je peux enfin m’adonner à ma passion qui devient obsessionnelle. Je me dirige vers le people mais, peu importe, l’essentiel est de faire des images.

Après mon service militaire, je ne retrouve pas la place que j’avais laissée un an plus tôt. J’ai perdu de vue Raymond qui s’est dirigé vers le news. On se recroisera 10 ans plus tard à Cannes où il présente un film et constaterons que nous partageons toujours la même passion : faire des images, témoigner de notre temps à travers des photos quels qu’en soit le domaine.
Pour moi, ce retour du service militaire est très difficile. L’essentiel est davantage de faire des photos que de gagner ma vie. Je me monte un labo chez moi et entreprends d’écumer les restaurants chics, les boîtes à la mode. Je développe et vends moi-même mes images.
Le film de Fellini La Dolce Vita finit de me convaincre de ma passion et mon labo devient très vite une agence de presse. On est presqu’en 1970, époque florissante pour la presse magazine people.
Je gagne enfin ma vie grâce à mon métier et me construit un emploi du temps en fonction des endroits de l’époque les plus fréquentés par les people (Cannes, Saint-Tropez, Gstaad, Saint-Moritz, Londres ou Badmington pour la famille d’Angleterre, etc…). J’avais enfin trouvé un moyen de vivre avec un boîtier à la main à la recherche permanente de scoop que j’ai eu la chance de souvent trouver.

J’ai retrouvé Raymond en 2006. Il était alors commissaire invité des Rencontres d’Arles. Il me propose de faire partie de ses « Compagnons de route ». J’accepte à reculons. Ai-je vraiment ma place au milieu de photographe comme Gilles Caron, Guy Lequerrec ou Dominique Isserman, moi, le paparazzi ?
Ce fût une réussite. Mes images n’ont choqué personne et ont, au contraire, bien trouvé leur place au milieu de celles de mes confrères de news et d’art. Cela m’a rassuré. Raymond et moi avons repris nos conversations, nous considérant tous deux comme des témoins de notre temps.

De 50 à 67 ans, je fus le photographe de Johnny Hallyday. Aujourd’hui, je partage mon temps entre les photos de plateaux de tournages et les reportages avec les personnalités qui sont souvent devenus des proches. L’important, c’est de créer des images. »

 EXPOSITION
Daniel Angeli – Icônes
Galerie Art District
Hôtel Royal Monceau
41, av. Hoche
75008 Paris
+33 (0)1 58 05 16 93
France

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