Je suis pleinement conscient qu’il n’y a rien d’original dans mon travail.
Comme Jim Jarmush le dit si bien, je dévore les vieux films, les nouveaux films, la musique, les livres, les peintures, les photographies, les poèmes, les rêves, les conversations de hasard, l’architecture, les ponts, les panneaux indicateurs, les arbres, les nuages, les plans d’eau, les lumières et les ombres. Tout ce qui parle à mon âme.
J’ai toujours un petit compact dans ma poche. Les images viennent à moi et demandent à ce que je les ramène à la maison. Je les range dans des centaines de petites boîtes et les laisse vieillir dans le noir, comme des bouteilles de vin. Et je les oublie là.
De temps à autre, soudainement, un certain sentiment s’empare de moi, déclenché par un rêve ou une phrase dans un livre ou quelque chose que j’ai entendu à la radio ou vu à la télévision…
Je le laisse cristalliser doucement, d’abord sous la forme d’un mot, puis, dans une histoire qui supplie qu’on l’a raconte.
Je retourne à mes boîtes et commence à fouiller à l’intérieur et à récupérer certaines de ces images oubliées, capturées dans tellement d’endroits et à tellement de moments différents.
Je sais que leur temps est venu de voir la lumière.
Elle s’assemble finalement parfaitement ensemble, comme les pièces d’un puzzle. Le puzzle de ma vie. Cette histoire est le « Labyrinth » que je veux partager avec vous.
Mon nom est Dan Hayon. Je suis un photographe autodidacte de 65 ans. Je suis roumain et je vis à Paris. J’ai un passeport français, mais si vous me demandiez ma nationalité, je ne saurais trop que vous répondre.