Le train va vite, si vite… Nous sortons nos tablettes, nous nous branchons, musique, textos, film… Nous nous débranchons, nous sommes arrivés. Le monde dehors passe, nous ne l’avons pas vu. Le temps du voyage a changé.
On oublie de regarder, dans l’encadrement des fenêtres, les tableaux qui se succèdent et révèlent la France dans tous ses états, agricole, villageoise, urbaine, active, désertée, estivale, post industrielle, ouvrière, nostalgique, en construction…
La vie est là, sous toutes ces facettes, elle façonne ces paysages multiples, portraits d’une société et de son histoire : un monde agricole industriel, sculpté par l’homme, où on ne le croise plus. Un monde urbain habité. Un monde industriel marqué par la crise…
Au fil des exploitations intensives, des usines désaffectées, des passages à niveau, des enfants à vélo, des chantiers, des plages rêvées des années soixante, des promeneurs du dimanche… le passé se superpose au présent et à l’avenir. Dans le cadre de la fenêtre, les images comme rêvées se poussent les unes les autres, marquées par la vitesse du train qui passe comme le temps qui les emporte vers un intemporel.
La France vue du train, en clin d’œil à ces trains d’antan où les photos de la France en noir et blanc ornaient les compartiments. Les images invitent les passagers à regarder dehors, à retrouver le plaisir de la découverte, à revisiter le temps du voyage, à interroger notre temps.
Cyril Delettre
