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Claus Goedicke, Dinge (Choses)

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La vie secrète des crayons, des ciseaux, des œufs et des bagues de mariage. Les objets du quotidien, entre fétichisme, magie et inutilité profane.

Du savon, un marteau, une ampoule, un plâtre, des ciseaux, un coussin – Claus Goedicke (né en 1966) photographie des objets familiers, tellement familiers qu’on ne leur porte souvent que très peu d’attention. L’artiste exhibe et observe divers objets qu’il montre frontalement, disposés contre une grande variété de fonds : il serait faux de dire que ces images colorées sont “objectives”, car elles sont bien plus sensuelles que tout ce que l’on connaît de l’école plutôt “froide” de la photographie de produit. L’exposition de son œuvre au Josef Albers-Museum à Bottrop (jusqu’au 21 mai 2017) ainsi qu’un livre publié par l’éditeur allemand Schirmer/Mosel, intitulé Claus Goedicke : Dinge (Things) présentent plus de soixante clichés couleur en grand format.

Par cet inventaire photographique, Claus Goedicke, qui a suivi la master classe Bernd et Hill Becher à l’Académie des Arts de Düsseldorf, libère les objets de leur environnement naturel pour en faire des portraits dans lesquels ils apparaissent en tant que représentants de leur catégorie (un marteau pour les outils, du pain pour la nourriture, deux bagues pour le mariage), mais aussi en tant qu’individus, objets intimes comme une fausse dent ou un jeu de clés, qui renvoient à leur utilisateur ou leur propriétaire.

Les photos de Goedicke fascinent par leurs tons pastel qui lui permettent de donner un charme particulier à la beauté de ces choses simples que nous ne pouvons que trouver séduisantes. En outre, les fonds choisis avec intelligence (une planche à découper rayée, un linge stérile, du velours brodé, du cuir velouté) confèrent aux objets et à leur représentation un réalisme original, intrinsèque, presque symbolique. Enfin, par contraste avec la photographie commerciale, les objets montrés ne sont pas flambants neufs – beaucoup semblent portés, déchirés, patinés ou sont en soi périssables. Goedicke réussit la présentation de son œuvre, qui ne renvoie pas seulement à l’idée basique qu’il faudrait être attentif et contempler, mais fait également preuve d’une agréable pointe d’humour : au milieu de la collection d’objets du quotidien, entre les vernis, l’huile et le plâtres, apparaît l’image d’une photo sur un mur : « Onkel Alfred » (Oncle Alfred).

 

Claus Goedicke, Dinge

Exposition :
Jusqu’au 7 mai 2017
Josef Albers Museum
Im Stadtgarten 20
46236 Bottrop
Allemagne

https://www.bottrop.de/mg/

Livre :
Publié par Schirmer/Mosel
49,80 €

http://www.schirmer-mosel.com

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