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Christelle Plessis

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Christelle Plessis a réalisé son image pour PHPA en octobre 2013, après avoir passé une nuit à l’hôtel Design Sorbonne. Christelle nous relate cette expérience photographique. Retrouvez également une sélection d’images issue de trois séries personnelles Ashes to ashes, De la poussière et Sometimes.

Lorsque j’ai pensé à cette nuit à l’hôtel Design Sorbonne, j’avais pris le parti de ne rien préparer et de m’adapter à un lieu que j’allais découvrir totalement. Je ne voulais pas imaginer une photo à l’avance, sa mise en scène m’aurait paru trop artificielle. J’aime, dans mon travail photographique, me laisser porter par le lieu et tenter de traduire ce qu’il m’inspire.
Par contre, je souhaitais pouvoir travailler avec des modèles. J’avais donc fixé des rendez-vous, à différentes heures de la journée, avec des femmes qui devait venir avec un habit et un objet personnels.
Je désirais m’imprégner totalement du lieu et jouer avec cet espace inconnu, dans un état d’urgence et d’inconfort assez excitant.
En arrivant à l’hôtel, cette contrainte d’espace et de temps m’a donné une sorte de vertige. Le moment de doute passé, j’ai commencé par photographier dans la chambre, mais j’ai rapidement été inspiré par l’escalier et les couloirs.
Dans cet hôtel, tout est feutré, les lumières sont tamisées, les espaces sont réduits, sur les murs partout sont accrochés des photos : photos de vacances d’une autre époque, photos de familles inconnues, paysages, êtres endormis. Du décor de cet hôtel se dégageait une nostalgie, une flânerie littéraire, une rêverie inquiétante.
Lors de l’editing, j’ai choisi cette photo qui illustrait pour moi cette sensation de rêve, de nostalgie. Les mots violents et tourbillonnants de Victor Hugo, s’égrènent sur le tapis. Cette femme semble sortie des photos accrochées sur les murs. Prise de vertige, abattue, elle paraît également sereine, puisant une énergie nouvelle au contact du lieu et de son histoire passée.
J’aimais l’idée également de présenter cette photo dans un noir et blanc assez dense. En ôtant les couleurs très présentes dans ce couloir, je me suis concentrée sur les lignes, la femme, les mots, pour traduire en image cette tempête intérieure, hors du temps.

Christelle Plessis

http://www.christelleplessis.com

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