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Charlottesville 2012 par Laurence Cornet

Charlottesville, Virginie. Un petit centre-ville piéton arpenté pendant quatre jours par des photographes de toutes les générations se saluant, s’arrêtant pour partager un café, se retrouvant dans le theatre aux allures de vieux cinéma pour écouter un ami, se couchant dans l’herbe de la place centrale pour découvrir de nouvelles images projetées chaque soir sous une carapace de toile. L’atmosphere y est aussi chaude que cette fin de printemps, partagée entre nostalgie d’un temps révolu et plaisir d’échanger souvenirs et projets. Un peu hippie, aussi. Une petite soeur de Visa pour l’Image. On y croise justement Jean-Francois Leroy, qui ne manque le festival sous aucun pretexte depuis ses débuts. L’occasion de lancer quelques idées folles sur la future diffusion des photographies. On y dine avec Bruce Gilden, qui évoque quelques souvenirs loufoques de Brooklyn. On y écoute Donna Ferrato partager ouvertement ses expériences. On prévoit avec Jason Eskenazi le prochain rendez-vous comme celui-la, a Bursa, en Turquie. Tout le monde y parle librement, avec un soupçon de provocation parfois mais surtout beaucoup d’humour. La vérité crue. Le festival accueillait justement l’installation Truth Booth, de Cause Collective, un vaisseau gonflable dans lequel sont filmés les visiteurs répondant a la question « Qu’est ce que la vérité? ». L’éloge ambiante de la sincérité était visiblement inspirante puisque l’un des philosophes improvisés résume : « La vérité c’est moi, c’est chacun d’entre nous. Bonne chance avec votre propre vérité. » Une idée simple qui sortait de la bouche et des images de chaque photographe exposé. La rétrospective d’Alex Webb était éclatante de couleurs capturées tout autour du monde. Le choix fait dans le travail de Stanley Greene en présentait un aspect tendre qui balançait la violence de ses autres images. Les séries sexuelles de Donna Ferrato étaient cachées derrière un mur percé de trois étroits trous de visualisation. Un écho au temps de l’enfance, ludique et voyeur, celui des photographies stéréoscopiques et de l’espionnage a travers un trou de serrure. Tous les ingrédients d’un festival réussi.

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