Quand il entend à la radio que des émeutes ont éclaté au quartier Latin, Claude Dityvon, qui démarre à peine la photo, se rend immédiatement sur place et commence à photographier les événements avec une grande liberté qui colle bien avec son sujet. Il improvise, porté par l’énergie de la jeunesse qui veut faire bouger le monde. Déjà très moderne par un noir et blanc intense. Au cœur des manifestations, Claude Dityvon vit l’aventure en spectateur engagé, fixant des gestes, des regards, des attitudes, des états d’être. Ses photographies muettes bruissent de la musique improvisée de l’insurrection. Jets de pavés des manifestants, lacrymogènes de la police, chants révolutionnaires, voitures brulées, vitrines cassées, slogans sur les murs qui ont pris la parole. Tout en restant documentaire, ses photographies témoignent du plaisir d’être au cœur de l’action. Pour le photographe français, ce reportage marquera le début d’une carrière remplies d’images en noir et blanc subtilement composées qui apportèrent un regard neuf dans la photographie de reportage au cours des années 1970.
Claude Dityvon : Mai 68, État des lieux
Textes de Christian Caujolle et François Cheval
Publié par André Frère
33,50€
