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Arthur Drooker –Lost Worlds

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C’est en visitant le portfolio en ligne de l’Américain Arthur Drooker que l’on s’aperçoit qu’il n’a dieu que pour les ruines. Pour Lost Worlds : Ruins of America, son dernier ouvrage, le photographe a donc sillonné les Caraibes, le Mexique, l’Amérique Centrale et du Sud à la recherche de vestiges architecturaux significatifs. En ressuscitant la mémoire de ces monastères, temples ou forteresses, Drooker a surtout mené une quête passionnée, entre histoire et photographie, dont l’orientation paraît presque mystique : « J’ai été attiré par ces sites pour communier avec ceux qui sont venus avant nous, pour préserver ce qu’ils ont laissés derrière eux, et restaurer ce qu’ils ont bâtis pour notre mémoire collective. Dans cet acte de création, je confronte ma propre mortalité pour me sentir plus vivant. »

Toutes ces photographies de monuments classés et préservés ont la particularité d’avoir été réalisées à l’infrarouge monochrome. Une technique digitale, qui selon ce spécialiste, permet de révéler leur « mystère inhérent », invisible à l’œil nu. Composées d’effets de lumières, d’atmosphères ombragées et de contrastes prononcés, ces images affirment l’érosion de la roche par le temps et revigorent, au contraire, la vitalité de la végétation présente dans leur composition. Elles exposent surtout les structures caduques et le détail craquelé des façades à une esthétique presque irréelle, qu’un ciel souvent à l’allure ténébreuse sait renforcer. Des visions monumentales dont on saura se reposer grâce à une multitude de gros plans sur les sculptures qui ont façonnées l’histoire et la culture des civilisations Maya et Inca, voire de l’ère coloniale de l’ile d’Haïti.

Malgré l’innovation technologique, ce travail réalisé en l’espace de trois années suit une tradition établie par d’illustres photographes tels que Timothy O’Sullivan ou Emanuel Von Friedrichstahl. Des pionniers de la photographie architecturale qui furent les premiers à livrer au public les images de sites antiques. Arthur Drooker, dans une même lignée, a imaginé son projet en voulant répondre à une question posée en 1855 par Abel Fletcher, rédacteur au Photographic and Fine Art Journal : « Ces monuments du premier âge nous appellent-ils, nous artistes, à venir et protéger leurs ombres par le pinceau à rayons du Paradis, avant que leur forme délabrée ne disparaisse pour toujours ? » Des ombres que Drooker a su magnifier, comme en couverture du livre, pour prolonger l’immortalité de ses ruines.

Jonas Cuénin

Lost Worlds : Ruins of the Americas
Photographies d’Arthur Drooker
Chez Antique Collectors’ Club
ISBN 9781851496747
$49.95.00 Hardback ٠
10.5 x 11.5in٠
60pages

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