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Art Basel Miami 2018 – Jour 5

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Samedi 8 décembre

Vivre à Miami, c’est avoir un accès facile à beaucoup de choses d’Amérique latine, et j’aime ça. Après mon cortado et fromage arepa du matin, j’étais rassasiée et prête à aller à Pinta à Mana Wynwood. Pinta, une foire d’art latino-américaine avec une perspective mondiale, a été l’une des foires les plus mémorables que j’ai vues l’année dernière. Et avec les œuvres sélectionnées avec soin pour leur 12e édition, «Crossing Cultures», elle n’a certainement pas déçu.

Ce qui a attiré mon attention en premier lieu, c’est l’artiste cubain, les autoportraits en studio de Francisco Masó à Archival Art Studio. De loin, elles ressemblaient à des positions de danse magnifiquement chorégraphiées. Mais après une inspection plus poussée, ces portraits étaient en réalité des études de mouvements corporels de ceux qui résistaient à Cuba. Francisco a pris le rôle du refoulé avec ses positions de corps gracieuses mettant en lumière ceux qui luttent. Image 75, 76, 77

Le travail de Leonor Caraballo se trouvait en face de celui de Masó. Née en Argentine et ayant vécu à New York et au Brésil, son installation était différente des autres car ses photos n’étaient pas exposées pour être vendues mais pour lui rendre hommage, ainsi qu’à son travail après son décès des suites d’un cancer du sein en 2015.

À ma gauche, il y avait sa série de toilettes publiques faisant partie de sa thèse à RISD. Devant moi se trouvait une collection de portraits de travestis qu’elle avait pris lorsqu’elle vivait à Sao Paolo. Elle y avait vécu en amitié avec la communauté et on pouvait sentir la confiance mutuelle et le lien qui unissait le modèle et l’artiste. À ma droite, une série de portraits sur un canapé, où elle a invité des personnes de son quartier pour prendre leurs portraits sur son canapé. Elle avait collaboré avec son mari, Abou Farman, à plusieurs travaux qui se sont retrouvés dans les Tate Modern, The Whitney et PS1 / MOMA.

Ce qui était également remarquable chez Leonor, c’est qu’elle avait transformé la façon dont les médecins perçoivent les tumeurs du cancer du sein en prenant des images 2D et IRM et en les réalisant en objets 3D au moyen d’une imprimante 3D. Image 78, 79, 80

Je suis ensuite tombée sur Yaeli Pressner devant l’installation captivante de la Foundation for the Totality, un groupe d’avant-garde latino-américain fondé par Rolando Peña dans les années 1960. Peña, un artiste vénézuélien très important, est également connu sous le nom de Black Prince, un nom qu’Andy Warhol lui avait donné. Les artistes de ce groupe collaboratif comprenaient des designers, des architectes, des photographes, des dramaturges et des intellectuels. En 1967, Rolando avait joué dans plusieurs films d’Andy Warhol par le biais de la Fondation pour Totality. Voici une photo des deux ensemble et une autre de Warhol sur le tournage prise par le photographe Marcelo Montealegre. Image 81, 82, 83

Ensuite, j’ai vu le grand Native Brazil Alien Brazil,1977 de Anna Bella Geiger à la galerie Murilo Castro. Anna est une artiste multimédia brésilienne âgée de 85 ans, issue de la tradition avant-gardiste brésilienne des arts abstraits dans les années 50. Elle est également professeure en Belgique et à New York. Son travail couvre l’oppression politique, sociale et culturelle au Brésil et ailleurs. Dans cet ouvrage, Geiger reprend les postures de ces peuples autochtones que l’on retrouve sur des cartes postales et remet en question l’utilisation inconfortable des termes «autochtone» et «étranger». Elle aborde la division au sein de l’identité brésilienne où la polarisation politique existe encore dans la société multiculturelle ou multiethnique d’aujourd’hui. Image 84, 85

En sortant, je suis tombé sur une installation mémorable de Fernanda López, comprenant du textile, des chaussures et des photographies documentaires de sa performance. Fernanda, une jeune artiste chilienne, explore comment le corps s’engage et se transforme à travers le vêtement. Son travail part d’un point de vue féministe où vous pouvez ressentir la contrainte des normes culturelles à travers l’intensité qu’elle crée avec ses performances impliquant le vêtement et son corps. Voici des images avec certaines de ses photos documentant ses mouvements. Et en voici une  de Fernanda avec moi. La seule chose que j’ai oubliée dans cette photo a été d’ouvrir ma veste pour supporter la Lotus House avec leur t-shirt rose. Image 86, 87, 88

Le soir, j’avais hâte d’assister à une table ronde au centre de conventions de Miami Beach intitulée «Diversifier les Collections – Art Autochtone». Étant en Amérique du Nord, il était parfaitement logique d’en apprendre davantage sur les artistes contemporains autochtones de ce continent et de comprendre comment leur travail était reconnu publiquement et au sein de collections. Jeffrey Gibson, artiste basé à New York, John Lukavic, conservateur des arts autochtones au Denver Art Museum, et Wanda Nanibush, conservatrice du Art Gallery of Ontario, à Toronto, faisaient partie du panel. Jami Powell, conservatrice adjointe de l’art autochtone américain au Hood Museum of Art du Dartmouth College, en a assuré la modération.

La conversation était si instructive et si nécessaire qu’elle aurait pu durer toute la nuit. Il y a eu tellement d’excellents points de vue des panélistes et du modérateur. Et le commentaire de John sur la diversification des collections a vraiment touché une corde sensible.

Voici une photo du talentueux Jeffrey Gibson et une autre image de sa récente pièce Your Eyes Hypnotize Me, 2018 chez Sikkema Jenkins & Co’s. J’étais hypnotisée par sa pièce magnifique qui comprenait des perles de verre, des jingles de cuivre et d’étain, ainsi que des crampons en acier et en laiton. Image 89, 90, 91

CYJO

 

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