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Arles par Damien Monteux

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Son nom : Damien Monteux. Il y a 10 ans, il a crée Taco and co, une société de pousse-pousse qui a fait disparaître le cauchemar des taxis arlésiens pour les festivaliers. À lui aussi nous avons demandé ses souvenirs des Rencontres.

Mes premiers souvenirs des « Rencontres Internationales de la Photographie » ne datent pas de 1969 mais de l’adolescence, soit il y a environ 25 ans : la fête, les « parisiens qui débarquent » : les chapeaux de paille, les espadrilles, les odeurs de citronnelle, la place du Forum blindée, les vernissages, les projections dans la cour de l’Archevêché ou les pates des italiens à l’hôtel du Forum….

J’ai connu l’autre côté du festival en commençant à travailler sur Arles en 2010.

Avant, Je ne comprenais pas le stress des festivaliers. Pour moi, cette semaine d’ouverture était une énorme fête, gratuite, sous le soleil.

En transportant des gens à vélo et en côtoyant des artistes, ma vision des Rencontres a évolué. J’en ai saisi l’importance au niveau professionnel et artistique. C’est là que tout se joue. Le côté festif permettant juste d’évacuer la pression.

Je transporte avec mon équipe, beaucoup de monde à vélo durant les Rencontres. On discute, on découvre, on conseille, on échange. Nous avons eu l’occasion de récolter quelques anecdotes qui nous ont fait prendre conscience de cette ambiance si particulière :

Par exemple, une femme que l’on transporte vire son assistante en direct par téléphone car l’hôtel réservé n’est pas dans le centre-ancien. Un homme se présente à nous au téléphone comme étant « un habitué » alors qu’il ne vient qu’une fois par an. Une autre femme se met en colère car nous n’avons pas de disponibilité pour la transporter, elle conclut en disant qu’à Arles, « c’est vraiment le Tiers monde ! ».

Pour les arlésiens, c’est là aussi que tout se joue : « la semaine d’ouverture », le gros de la saison.

Toute l’année, les commerçants râlent d’avoir personne sauf pour les Rencontres où ils râlent d’avoir trop de monde.

Pendant ce festival, 2 mondes, si différents, s’agitent, se côtoient, font la fête et jouent « leur année » en même temps.

En 2019, on parle des « Rencontres d’Arles », la mention internationale a disparu comme pour mieux accueillir , mieux rassembler, Arles devient le lieu d’ébullition culturelle et sociale avec ses rencontres inhabituelles et des liens qui se créent.

Tous les festivaliers se sentent Arlésiens pendant quelques jours…et les arlésiens, festivaliers.

Après cette fameuse semaine d’ouverture, quand le calme revient, la vie continue. Soulagés que ça s’achève et impatients que ça recommence.

Damien Monteux

Un de ses souvenirs particulièrement marquant : « Sans hésitation aucune, le mano à mano Peter Lindbergh/Paolo Roversi au théâtre Antique en 2008 »

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