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Arles 2012: Édouard Beau

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Edouard Beau – ENSP 2011

« Automne 2007. On me propose de partir photographier un bataillon de soldats kurdes de l’armée irakienne, à Mossoul. J’ai 48 heures pour me décider. Je pars. Là-bas, un ami me donne sa vieille caméra vidéo Hi8, avec dix cassettes. Je suis photographe. Je n’ai jamais filmé. Je n’ai jamais vu la guerre. Un mois durant, je reste aux cotés de ces soldats, et je filme, malgré tout, leur quotidien. Attente, tension, temps morts, traversées sans fin de cette ville, à la recherche de terroristes introuvables », explique Édouard Beau.

Que voit-on ? Des policiers fort zélés en action, même s’ils finiront bredouilles. L’étonnante proximité des images ne nous épargne rien de leur brutalité, des coups, des aboiements, d’une ville sillonnée, de maisons ouvertes avec fracas, de fouilles terrifiantes, de la peur, aussi, qui règne sur tous, tout cela est présent, écho une fois encore du dernier De Palma. Mais pour un premier film, nul amateurisme pourtant, et si l’ombre du reportage et son besoin de spectaculaire pourraient menacer l’entreprise, c’est bien autre chose qui nous est proposé. Car le film se déroule sur une journée, de l’aube au crépuscule, et il construit une temporalité propre. Laquelle ? Celle de la loi qui veut absorber le chaos. En réalité, celle du chaos qui absorbe la loi.

Jean-Pierre Rehm, directeur artistique du FID de Marseille.

Édouard Beau
Né en 1982 à Nevers.Vit et travaille à Paris. Édouard Beau pratique la photographie documentaire en s’interrogeant sur la condition humaine, les flux migratoires ainsi que leurs causes. Du camp de Sangatte en 2002 à Mossoul en 2007, avec une unité kurde de l’armée régulière irakienne, il crée des images fixes et vidéos happées au gré des rencontres et des événements. Il installe ensuite un temps d’analyse de ce système chaotique afin d’interroger notre rapport à l’autre, aux médias et au monde, à la croisée de l’analyse géopolitique, de l’engagement humain et de la perception poétique. Searching for Hassan (En quête d’Hassan) reçoit le prix Premier Film au FID Marseille 2009 et le Jury’s Award Film Long au festival de documentaire d’Al Jazeera à Doha, Qatar 2010. En 2011, il est diplômé de l’ENSP d’Arles. Ayant échappé à l’explosion d’un engin explosif improvisé lors de son séjour à Mossoul en 2007, il réalise durant l’été 2011, un essai photographique et vidéo sur le stress post traumatique des soldats américains vétérans de la guerre d’Afghanistan et d’Irak lors d’un échange avec l’International Center of Photography à New York.

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