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AIPAD 2012 Marla Hamburg Kennedy

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Jour 8

Aujourd’hui, je ne vais ni à Chelsea, ni midtown, ni uptown, mais downtown, ou plutôt Bowling Green, et plus précisément encore, Stone street – une toute petite ruelle pavée bordée de maisons qui m’évoque plus Londres à l’époque victorienne que New York aujourd’hui.
Je vais rencontrer Marla Hamburg Kennedy – acheteuse, conseillère, collectionneuse, consultante, découvreuse… A mon arrivée, l’ambiance est studieuse mais détendue. Marla joue du clavier, ses assistants travaillent dans la pièce d’à côté, la femme de ménage s’active dans la salle de bain et les 2 chiens finissent de se réveiller. Ca sent le café – ou ai-je rêvé ? Marla me fait signe de m’asseoir « come over here hon’ » – quel plaisir typiquement new Yorkais que d’être appelé « chou » ou « miel » à 9 heures du matin ! – et se raconte. Elle connaît son texte, pose ses convictions explique sa route un peu différente, un peu osée, le choix de représenter moins, de proposer de l’art comme investissement, de vendre aussi sur internet… et réponds avant que je la pose à la question qui flotte dans l’air : Comment se définit-elle exactement ? Comme « an hybrid between an art advisor and an art dealer.”

De loin, elle me montre un Robert Frank accroché entre 2 portes entrouvertes – la partie appartement de sa galerie. Elle le décroche, et me raconte sourire aux lèvres comment à l’époque ou elle était mère célibataire ne roulant pas sur l’or, elle a trouvé le tirage lors d’une vente aux enchères. Il était estimé entre 300 et 1200 dollars, elle l’a eu pour 900. Elle l’aime pour sa fidèle représentation du côté sombre du New York des années 50.

Quand vient l’heure de shooter, Marla s’amuse – c’est rare – ça fait plaisir à voir.

Merci Marla

De la découverte de la photo à l’ouverture de sa galerie…
Marla a toujours navigué dans le monde de l’art. Artiste d’abord, puis étudiante en histoire de l’art à l’université de Columbia, et stagiaire au Metropolitan Museum of Art, au MoMA et au Guggenheim. Apres quelques années au service de multiples galeries à New York, elle s’installe à Los Angeles en 1989 où elle rencontre G. Ray Hawkins – un des seuls dealers d’art photographique sur la côte Ouest. Il lui propose de diriger sa galerie.
C’est son premier vrai contact avec le marché de la photographie. Elle s’y plaît, et en quelques années s’y fait une place et un nom. Elle s’associe notamment avec des clients japonais pour organiser des expositions thématiques géantes: Marylin Monroe, L’histoire du baiser…
De retour à New York au milieu des années 90, elle dirige la Galerie Howard Greenberg puis s’essaie à la vente d’art sur internet. Le marché n’est pas mûr, elle ouvre donc une galerie avec Marianne Boeski à Soho. Ensemble, Marla et Marianne monteront plusieurs expositions tentant de décontextualiser la photographie dans le monde de l’art contemporain en plein développement – l’histoire de la photo allemande du XXème siècle, l’histoire de la photo en couleur depuis les années 70, ou encore une rétrospective sur Leni Riefenstahl.
En 2004, elle décide de monter sa propre affaire et ouvre HK Galery. Elle ne représente pas d’artiste mais trouve pour ses clients collectionneurs ce qu’elle appelle des placements en art. Elle co-publie aussi des livres, et notamment le récent New York, a Photographer’s City rassemblant des images de plusieurs photographes contemporains prises à New York depuis 2011.

Son meilleur souvenir de galeriste…
Sa rencontre et son amitié avec Gordon Parks – un homme vraiment extraordinaire dit-elle.
Son conseil artistique pour Harrison Ford lors de ses débuts à Los Angeles.

Son pire souvenir de galeriste…
Elle raconte en riant que quand elle a ouvert Kennedy-Boeski, on la confondait régulièrement avec Maria Morris Hambourg qui était à l’époque une célèbre conservatrice au Met. Elle ajoute que c’était embarrassant et probablement énervant pour la conservatrice.

Sa première photo achetée à titre personnel ou une photo qui a une importance particulière pour elle…
Reno, NV par Robert Franck (The Americans)

Si elle était un(e) photographe connu(e)…
Karsh pour les personnalités qu’il a photographiées.
Arnold Newman pour les gens qu’il a pu rencontrer.
Richard Avedon peut être parce qu’il était tout à la fois : artiste, documentariste, photographe de mode, il voyageait, et publiait dans les plus grands magasines.

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