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Rétrospective Harold Feinstein, Les années 40-50 : l’optimisme contagieux

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La Galerie Thierry Bigaignon présente, pour la première fois en Europe, une rétrospective exceptionnelle de l’œuvre du photographe américain Harold Feinstein, né à New York en 1931 et décédé en juin 2015.

Né en 1931 de parents juifs immigrés, Harold Feinstein débute la photographie en 1946, à l’âge de 15 ans, en empruntant le Rolleiflex d’un voisin. Sûr de sa vocation d’artiste, il quitte l’école à 16 ans. Dès l’année suivante, il est aux côtés de Sid Grossman, le plus jeune membre de la Photo League.
Harold Feinstein est également célèbre pour être le plus jeune photographe à avoir intégré la collection permanente du Museum of Modern Art (MoMA) de New York depuis qu’Edward Steichen fit l’acquisition de l’une de ses photographies en 1950 pour le compte du musée dont il est le conservateur.

Figure montante de l’avant-garde new-yorkaise de la photographie de rue, sa première exposition importante a lieu en 1954 dans le cadre d’une exposition collective au Whitney Museum of American Art. Il aura sa première exposition personnelle l’année suivante à la Limelight Gallery, l’une des premières galeries entièrement consacrées à la photographie.

Depuis, ses photographies ont fait l’objet de multiples expositions et font partie de prestigieuses collections privées et de collections permanentes de grands musées américains, tels que le Museum of Modern Art, l’International Center of Photography, le Museum of Photographic Arts, le New York City Museum, le Jewish Museum et encore une dizaine d’autres institutions. Actuellement, deux documentaires sur sa vie et son travail sont en cours et devraient être diffusés en 2017.

En 1952, Harold Feinstein est mobilisé dans l’infanterie pour servir en Corée. Si, au départ, il est déçu de ne pas être enrôlé en tant que photographe, il mesure rapidement la chance qui s’offre à lui : au lieu de couvrir les remises de médailles et autres cérémonies officielles, il va pouvoir emporter son appareil partout avec lui et offrir un regard intime sur la vie quotidienne des jeunes conscrits, des camps d’entraînement aux lignes de front en passant par les villages locaux. Il peut ainsi tenter de capturer toute l’humanité des êtres qui croisent sa route et mettre en avant la beauté et l’esprit de camaraderie qui s’échappent de cette tragédie qu’est la guerre.

À son retour de Corée, il s’établit au légendaire Jazz Loft, à New York, où il rencontre le peintre David Young, les musiciens Hall Overton et Dick Carey, mais également et surtout le photographe W. Eugene Smith, avec qui il collaborera activement sur la maquette du fameux Pittsburg Project. 
W. Eugene Smith dira d’Harold Feinstein : « Il est l’un des rares photographes que j’ai connus ou qui m’aient influencé à être capable de révéler sous un angle superbement nouveau, avec autant de force et d’honnêteté, ce qui pour moi relève de l’ordinaire ». Après de nombreuses contributions photographiques pour le label de jazz Blue Note Records, il décide de quitter le Jazz Loft du 821 Sixth Avenue en 1957, à la naissance de son premier enfant, Robin, afin de trouver un logement plus adapté à la vie de famille.

Harold Feinstein sera également un professeur de renom, partageant dès son plus jeune âge et jusque dans ses dernières années, sa passion inextinguible pour la photographie, dans le cadre, notamment, d’ateliers devenus légendaires. Véritable légende pour plusieurs générations de photographes, il a reçu sa première bourse d’enseignement à l’âge de 29 ans à l’Annenberg School of Communications. Il a également occupé des postes d’enseignant notamment au Maryland Art Institute, à la Philadelphia Museum School, à la New York School of Visual Arts, au Windham College et au College of the Holy Cross.

Digne représentant de la « New York School of Photography », Harold Feinstein étend son œuvre sur près de six décennies, période pendant laquelle il va s’évertuer à faire le portrait intime d’une Amérique exubérante et pleine de vitalité. Coney Island est son territoire de prédilection, et il pose un regard malicieux sur la vie de son New York natal. Toutefois, si ses clichés d’après-guerre peignant les réjouissances balnéaires sont les plus connus, ses photos de nus, de natures-mortes ou de la guerre de Corée témoignent de sa grande sensibilité. Son livre le plus récent, Harold Feinstein: A Retrospective (Nazraeli, 2012) a reçu un prix annuel du meilleur livre de photographie PDN en 2013.

En plus de son travail en noir et blanc, l’artiste a consacré plus d’une décennie à la photographie en couleurs, tant numérique qu’argentique.
 Harold Feinstein a commencé à explorer la couleur au milieu des années 80, tirant des photos de 35 mm de fleurs et coquillage avec le ciel en toile de fond. Ceci a abouti à un vaste corpus d’images tirées en cibachrome ou par transfert de colorant. Des images de cette collection ont été publiées dans le magazine Life et de nombreuses autres publications. En outre, il a été le pionnier de l’utilisation d’une lentille kaléidoscopique, produisant un portfolio de représentations abstraites de l’architecture new-yorkaise, intitulé Metropolis, publié par le magazineLife et exposé à la Municipal Art Society de New York. Il s’est inspiré de cette série de Louis Kahn et de Frank Lloyd Wright qui ont demandé à Feinstein de photographier leur travail. Également en couleur, il a produit un essai photographique étendu de la sculpture à petite échelle de Rodin, dont il a admiré le travail tout au long de sa vie.

En 1998, Feinstein a ouvert la voie en tant que l’un des premiers photographes à utiliser un scanner comme appareil photo (une technique désormais appelée scanographie).
 Son premier livre d’images utilisant cette technique, One Hundred Flowers (2000), en est déjà à sa troisième édition et a été suivi par six autres livres d’images numériques couleur grand format publiées par Little, Brown and Company. Ce travail lui a valu le Computerworld Smithsonian Award en tant que pionnier de la photographie numérique en 2000.

À l’âge de 80 ans, il a reçu le Living Legend Award du Griffin Museum of Photography. Resté près de 12 ans à l’extérieur de la chambre noire, il y est finalement retourné quelque temps avant sa mort en 2015, nous offrant quelques tirages récents d’images inédites.

Rétrospective Harold Feinstein, Les années 40-50 : l’optimisme contagieux
Du 3 février au 30 avril 2017
Galerie Thierry Bigaignon
Hôtel de Retz, Bâtiment A
9 rue Charlot
75003 Paris
France

www.thierrybigaignon.com

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