Il y a quelque chose de sobre dans We Are Here, magazine de voyage biannuel produit par un seul homme, qui sortira son quatrième numéro en juin 2014. Il tranche avec le discours d’accompagnement habituel du voyage.
Conor Purcell cherche, après l’avoir fait à Dubaï et Katmandou, à étirer le format de la carte postale : maquetté aussi simplement que possible, illustré par des photos anecdotiques prise à l’iPhone, We are Here donne à voir le point de vue d’un homme, ses pérégrinations, ses rencontres, dans une ville..
Pas de prescription appliquée aux cafés, aux promenades, aux magasins de vêtements ; contemplatif, littéraire (« comment écrire sur Dubaï »), le titre se situe dans la résonance, dans l’écho que produit la découverte et l’exploration de territoires sur un esprit en éveil. On suit la promenade du chien en laisse, on écoute le soliloque d’un vétéran de la nuit dubaïote. A intervalles réguliers, une vue de rue déserte, de champ, de nuit, traverse le récit.
A rebours des canons tonitruants de ce qui doit se voir autour du monde, du lifestyle, We are Here est le carnet patient d’un individu qui marche. Le rythme et la faible densité du titre feraient presque oublier qu’aujourd’hui on passe des week-ends à l’autre bout du monde, et on pense aux époques pas si reculées où le voyageur posait sa toile quelques heures le temps d’immortaliser un paysage. Il a bien changé, notre rapport au temps à travers la photographie ; We are Here sait dompter le tempo et donner le goût du voyage.
We are Here
165 x 240 mm
Environ 10 euros + frais de port
136 pages
Plus d’informations sur http://weareheremagazine.com/issues/