Yan Morvan a assisté à Visa pour l’Image à Perpignan. Il nous en a donné ces images et ce texte.
Merci Yan !
JJN
On pourrait décrire Visa 2022 en chansons… « Avec le temps », « la ballade des gens heureux », une musique : « Il était une fois dans l’Ouest», « Réglement de compte à O.K. Corral »… Mais comme ces airs fredonnés si souvent inoubliables on souhaiterait toujours les faire revivre.
Visa est la fête « vintage » d’une époque révolue du photo-journalisme. Un disque vinyle d’excellence aux sillons qui ont écrit l’histoire du monde des trente dernières années.
Les expositions montrent les mêmes images qu’il y’a trente ans ; guerres, famines, catastrophes… Pour faire moderne on y a ajouté un brin d’écologie et de défense de la nature. La scénographie est inexistante, des murs chargées d’images qui se suivent les unes après les autres…parfois on pourrait même confondre sujets et photographes…
Le public y est présent, attentif à décrypter les légendes écrites en tout petit dans les cartels qui décrivent les images.
Parfois on ose une image grand format ! Mais ici on est pas à Arles ! On donne dans le sens pas dans la déco.
Sur scène le grand prêtre Leroy officie… il vacille d’un bout à l’autre de l’estrade, épuisé de fatigue… son bébé le laisse à peine dormir…
On trouve parfois des têtes connues, de moins en moins, l’alcool et le tabac ont décimé un milieu vivant de la précarité et des gloires éteintes.
Les jeunes photographes sont toujours aussi déterminés et enthousiastes, il faut de la relève pour les rédactions avides de sang neuf bon marché. Cette année on parle surtout allemand et américain, la guerre en Ukraine a réveillé les services photo internationaux. Les américains paient 600$ la journée de guerre, c’est le graal pour les photographes qui mendient les Rendez-Vous aux responsables du New-York Times, Washington Post et Wall Street Journal…
Paris-Match Le partenaire titre des grandes années Visa a abandonné le navire, trop absorbé dans les épisodes de « remise à niveau » des fusions de la presse industrielle.
Canon est toujours là, jusqu’à quand ? Les boitiers reflex ne se vendent plus ! place aux hybrides…
Le restaurant face au café de la poste a brûlé ! Un acte criminel parait-il… Sous l’ère Alliot la ville s’embourgeoise et fait propre pour attirer plus de touristes; Les gitans qui pour beaucoup ont voté RN sont relégués de leurs quartiers historiques aux confins de la ville.
Je retrouve des têtes connues – il n’y a plus qu’ici que je pourrais les voir rassemblées… JF Leroy a crée une étoile qui s’éteint progressivement – elle a brillé de mille feux – révélé des talents – promu et révélé des histoires impossibles – fait se rencontrer des personnages de toute la planète partageant la même passion – Le monde de demain sera sans pitié pour ces aventuriers défricheurs d’images. On ne finira pas par der Abschied , la fin sublime du chant de la terre de Gustav Mahler.
Yan Morvan
Visa pour l’image – Perpignan 2022
– du 27 août au 11 septembre 2022
https://www.visapourlimage.com/