ARCHIVES – 1 MARS 2013
William Klein, c’est un ensemble de bons moments, d’images magnifiques, d’énergies projetées aux quatre coins de l’univers, capturées sur film puis finalement imprimées sur papier. Un long chemin à parcourir depuis le moment original, ce moment où et quand tout s’est passé, pourtant les photographies de Klein sont toujours d’une grande fraîcheur, cette intensité se déploie toujours, à chaque fois. Ses images frappent instantanément, demandant notre attention totale, nous captivant afin de nous offrir tout ce que Klein a pu connaître lors de ses voyages autour de la planète.
Qui de mieux, de ce fait, que lui-même, pour réunir une collection de ses œuvres ? Klein a personnellement sélectionné et composé les photographies pour le livre charmant : William Klein: ABC (Abrams Books). C’est un long et mince volume qui s’ouvre sur des impressions double page, à fond perdu. Spectaculaires. Sans cadre. Juste un cliché après l’autre alors que vous tournez les pages. Le monde entier est un décor et au centre de celui-ci nous trouvons Klein et son appareil, nous montrant la manière dont les choses se bousculent.
Dans un style complémentaire à l’énergie déployée par Klein, on trouve Daido Moriyama (Tate Publishing). Le petit livre de poche est à la fois intimiste et enchanteur, dans sa collection de moments pétrifiés dans les tons noir et gris luxuriants des impressions de l’artiste.
Edward Weston écrit, dans l’introduction du livre : « L’appareil devrait être utilisé pour enregistrer la vie, pour traduire la substance et la quintessence de l’existence elle-même… » et c’est ce que fait Moriyama, qui laisse l’objet en lui-même pour s’intéresser à l’énergie qu’il crée. Nous ne sommes pas simplement en train de regarder mais de ressentir un éclair de lumière, une rafale de vent. L’air, les présences, les esprits, il y a une sensation impalpable dans ces photographies, qui, quand elles sont réunies forment un défilement muet qui nous permet de flotter, de nous agiter, et de tituber à l’intérieur du monde de Moriyama.
Lire l’article de Miss Rosen dans son intégralité dans la version anglaise du Journal.