La galerie Howard Greenberg à New York présente les œuvres du célèbre photographe américain, avec une prédominance de sa décennie la plus prolifique, les années 40.
Il paraît que le conseil de Weegee au sujet de la photographie était quelque chose du genre « F/8 et être là au bon moment ». Cette déclaration est un parfait résumé, bien que sans doute apocryphe, de l’un des plus importants photographes de la première moitié du XXe siècle.
Né sous le nom d’Usher Fellig par la suite américanisé en “Arthur Fellig”, Weegee a pris l’injonction « être là au bon moment » très à cœur. Il a obtenu son surnom de Weegee comme orthographe alternative de Ouija, à cause de sa capacité surnaturelle à surgir à point nommé, et parce que le lien entre cette orthographe et sa prononciation est loin d’être évident. On pensait qu’il devait avoir des super pouvoirs pour être toujours le premier arrivé sur les lieux d’un événement, obtenant des clichés que personne d’autre ne parvenait à prendre, et qu’il vendait aux journaux quelques heures seulement après les faits. En vérité, il dormait dans sa voiture, écoutant d’une oreille le radar de la police, et développant ses tirages dans une chambre noire de fortune installée sur la banquette arrière. Mais si on lui demandait pourquoi il se trouvait dans le quartier au bon moment, Weegee prétendait qu’il avait eu un vague pressentiment qu’il allait se produire quelque chose. En même temps, il était rare qu’il ne travaille pas. Rester debout toute la nuit, l’appareil en bandoulière, c’est un bon moyen de garantir quelques belles prises de vue. Le fait que pour ses premiers travaux Weegee traînait un énorme appareil de presse Speed Graphic ne rend que plus impressionnants ses clichés impromptus.