« Au plus près des loups dans l’Extrême Arctique » de Ronan Donovan emmène le visiteur à la frontière entre le Canada et le Groenland, à la rencontre des loups blancs. Une série de photographies prises de l’intérieur de la meute, comme si l’auteur en faisait partie, exposées à Visa pour l’Image 2020.
Ronan Donovan n’était pas heureux de sa précédente série de photos de loups réalisée au Parc national de Yellowstone. « Si votre sujet a peur de vous, cette crainte transparaît dans vos photographies et la représentation de l’animal est faussée », explique-t-il dans le texte introductif de l’exposition, « Au plus près des loups dans l’Extrême Arctique », au couvent des Minimes.
Ce n’est pas le cas pour cette toute dernière exposition, réalisée pour National Geographic Magazine. Le photographe américain, scientifique de formation, a suivi pendant trois mois une meute de loups blancs. Les animaux se montrent sans réserve. Ils semblent presque l’avoir complètement accepté tant la proximité sur certains clichés est exceptionnelle.
Un nom pour chaque loup
Le photographe a réussi à capter tous les moments de la vie de la meute. Ici, on observe des louves et des petits se reposer tranquillement. Là, on voit un louveteau et sa mère en train de jouer. Sur cette autre photo, le groupe au complet est en pleine partie de chasse du boeuf musqué… Ronan Donovan était, pendant ces trois mois, tellement proche de cette meute familiale qu’il leur a donné à chacun un nom. On les reconnaît d’ailleurs distinctement, au fur et à mesure de l’exposition. Grey Mane, Bright Eyes, White Scarf, Slender Foot ou encore One Eye sont immortalisés dans cette exposition fascinante.
ls sont peu craintifs car n’ont jamais été chassés par l’homme. Ils habitent depuis 10 000 ans un territoire reculé, l’île d’Ellesmere, cette « autre planète », comme il la décrivait au Men’s Journal, en rentrant de ce périple. « Pas d’arbres, une mer gelée, un soleil qui ne se couche jamais. L’impression d’un autre monde ».
Des animaux que l’on ne reverra peut-être jamais après l’exposition. Sauf si, comme il l’évoque sur le réseau social Instagram en discutant avec un abonné, Ronan Donovan y retourne « pour voir comment va la meute ».
Pour ceux ne pouvant se déplacer, l’ensemble des photos sont à découvrir ici.
Martin Leduc
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