Tsiganes, gitanes, manouches… Au cours de ses trajets entre Arles et les Saintes Maries de la Mer, ce sont des femmes d’origines diverses que la photographe Vanessa Gilles a côtoyées pendant plusieurs mois. Au fil des images, elles se dévoilent et nous adressent un regard empreint de dignité. Figées en noir et blanc, les photographies semblent délivrer un message intemporel où prônent la fierté et l’attachement aux racines. Face à l’objectif, les enfants jouent, presque insouciants tandis que les femmes le fixe avec des yeux qui en disent long sur des années de discrimination, encore très présente aujourd’hui.
Cette volonté de rendre justice, Vanessa Gilles la doit notamment à sa rencontre avec Esméralda Romanez. Cette femme manouche âgée de 69 ans, présidente de la « Fédération Européenne des Femmes Romanis et Voyageuses », lui confie alors le témoignage poignant de sa tante Marie, qui fut déportée dans les camps de concentration pendant la Seconde guerre mondiale. Ses paroles, animées par la douleur des épreuves subies, se font l’écho d’une authenticité et résonnent comme un devoir de mémoire envers ces hommes, ces femmes, ces fils et ces filles dont l’histoire et le passé ne doivent être laissés sous silence. L’exposition chez Anne Clergue Galerie, à Arles, propose de découvrir une partie de la série Dosta, entre visages bruts, visions abstraites et scènes de vie.
Vanessa Gilles, Dosta : paroles et mémoires de femmes tsiganes
Du 9 septembre au 14 octobre 2017
Anne Clergue Galerie
12 Plan de la Cour
13200 Arles
France
