HANGAR (Brussels)
Paul d’Haese (1958) (41-44)
Borderline est la dernière œuvre de l’artiste belge Paul D’Haese. Cette série photographique a été réalisée lors de randonnées le long de la côte nord de la France. Paul D’Haese s’est concentré sur la frontière entre le pays construit et la grande mer.
La côte nord de la France est marquée par l’histoire : le mur de l’Atlantique, la libération, les camps de réfugiés. Dans cette optique, l’artiste a enquêté sur toutes sortes d’interactions de manière non documentaire : celles entre la terre et la mer, le solide et le trouble, l’intérieur et l’extérieur, l’enfermement et la libération.
Paul D’Haese a lié ces thèmes à la recherche d’identité, avec comme cas extrême le trouble de la personnalité « borderline ». Il y a cinq ans, il a conçu, pour la première fois, l’idée d’explorer cette ligne de démarcation. Depuis, il suit un itinéraire d’environ 350 km à vol d’oiseau, de Bray-Dunes au Havre. Il a traversé une cinquantaine de villages et de villes, avec son appareil photo, d’abord en voiture, puis en vélo, et enfin à pied, créant ainsi un corpus de 169 photographies.
Vincent Fournier (1970) (45-48)
Né en 1970 à Ouagadougou, au Burkina Faso. Vit et travaille à Paris. Après une licence en sociologie et en arts plastiques, Vincent Fournier est diplômé de l’Ecole nationale supérieure de la photographie (ENSP) d’Arles en 1997. Il explore, avec la photographie mais aussi d’autres supports mixtes, les différentes mythologies du futur : l’aventure spatiale, les architectures utopiques, l’intelligence artificielle et la transformation du vivant. Ses œuvres font partie de plusieurs collections, dont le Metropolitan Museum of Art (MET) à New York, le Centre Georges Pompidou à Paris, la Fondation MAST à Bologne…
Alice Pallot (1995) (49-52)
Née en 1995 à Paris, France. Vit et travaille à Bruxelles, en Belgique. Alice Pallot a étudié la photographie à l’ENSAV La Cambre, (Bruxelles). Elle a exposé sa série, L’Île Himero, au Festival Voies Off des Rencontres d’Arles en juillet 2018. Cette série a remporté le prix Roger De Conynck.
En 2021, elle présente sa série » Suillus, regarder le soleil les paupières fermées » au Hangar lors de la 5e édition du Festival PhotoBruxelles, et sort son livre d’artiste de la même série. Fascinée par les métamorphoses, les réalités silencieuses et la beauté du paysage toxique autour de l’ancienne usine de zinc de Lommel, ce micro-écosystème joue un rôle naturel dans la démarche artistique d’Alice Pallot. Elle s’interroge sur l’impact de l’homme sur la nature et sur les effets bénéfiques de l’enfermement sur l’environnement. Son œuvre immersive et captivante témoigne d’une exploration spontanée et offre un message d’espoir. Les images sont prises du lever au coucher du soleil, rendant la série chronologique, brouillant les frontières entre réalité et fantasmagorie. »
HOPSTREET (Brussels)
Thorsten Brinkmann (1971) (53-56)
Les autoportraits photographiques de Brinkmann (°Allemagne) mettent sens dessus dessous un genre classique. En général, le travail de l’artiste Thorsten Brinkmann est initié par les choses qu’il trouve : des objets mis au rebut par la civilisation, qu’il trouve dans les collectes de déchets en vrac dans la rue, mais aussi des choses ordinaires comme des bouteilles, des pots de fleurs ou des étagères. Même son propre corps devient un objet trouvé par l’artiste. Brinkmann est un jongleur qui utilise différents objets du monde sur un pied d’égalité, les introduisant dans l’art à la manière de Duchamps. Dans sa dernière œuvre, l’artiste se tient au centre d’une série d’autoportraits photographiques, entouré d’objets apparemment anodins, mais qui, par leur présentation, renvoient tous au contexte artistique. Le créateur dans le point de mire de son propre regard est un sujet qui s’est affirmé comme une forme d’art distincte à la Renaissance, lorsque les artistes ont acquis la confiance en soi nécessaire pour quitter leur statut d’artisans anonymes. Nombreux sont les autoportraits qui ont été créés depuis – l’autoportrait de Dürer le montrant dans un manteau de fourrure, datant de 1500, et la présentation légendaire de Velazquez dans Las Meninas de 1656 sont des exemples particulièrement réussis de ce phénomène.
Ses œuvres sont représentées dans des collections renommées telles que le Museum der Moderne, Salzburg, Hamburger Kunsthall ; Kunsthalle zu Kiel ; Fotomuseum Winterthur ; Gemeente Museum Den Haag ; LWL Münster ; Museo Nacional de San Carlos ; Falckenberg Collection, Hamburg ; Hamburger Museum of Modern Art, Hamburg ; Landesmuseum für Kunst und Kulturgeschichte, Munster ; Kunsthalle Bremerhaven ; Städtische Galerie Delmenhorst, Mont Blanc Collection.
Julie Cockburn’s (1966) (57-60)
Julie Cockburn travaille avec des images et des objets trouvés, les transformant en de nouvelles œuvres d’art. Utilisant son propre langage visuel, Cockburn embellit des photographies d’occasion soigneusement sélectionnées avec de la broderie, du collage, de la sérigraphie et de la peinture pour produire ses séries de portraits et de paysages. Ayant reçu une formation de sculpteur, chaque composition joue un rôle clé dans les photographies originales que Cockburn choisit. En outre, la couleur, la texture et la signification inhérente sont fondamentales dans les décisions qu’elle prend lorsqu’elle exécute ses transformations. L’ensemble de la pratique de Cockburn a une qualité méditative qui se manifeste dans l’attention portée aux détails et le travail d’aiguille méticuleux de ses œuvres brodées.
Les œuvres de Julie Cockburn (°1966, Royaume-Uni) sont représentées dans des collections renommées telles que l’Akzo Nobel Art Foundation, Pays-Bas ; Art In Embassies, États-Unis ; British Land, Londres, Royaume-Uni ; Caldic Collection, Pays-Bas ; Nottingham Castle Museum and Art Gallery, Nottingham, Royaume-Uni ; John Jones, Londres, Royaume-Uni ; Miniature Museum of Contemporary Art, Pays-Bas ; Pier 24, San Francisco, États-Unis ; The Arts Club, Londres, Royaume-Uni ; The Ivy, Londres, Royaume-Uni ; The Wellcome Collection, Londres, Royaume-Uni ; Yale Center for British Art, Connecticut, États-Unis.
Noé Sendas (1972) (61-64)
Noé Sendas (né à Bruxelles), vit et travaille à Berlin, Madrid et Lisbonne. Sendas a commencé à présenter son travail à la fin des années 90. Les références explicites et implicites aux artistes et aux créations littéraires, cinématographiques ou musicales font partie de sa matière première. Des préoccupations spécifiques concernant la réflexion et la pratique des arts visuels peuvent également être ajoutées à son répertoire. Il s’agit notamment du corps, en tant qu’entité à la fois théorique et matérielle, des mécanismes de perception de l’observateur ou du potentiel discursif des méthodes d’exposition. Son œuvre remarquable Crystal Girls déconstruit des photographies de films de l’âge d’or hollywoodien, en éliminant les visages, les membres et les décors, créant ainsi des natures mortes énigmatiques et sophistiquées.
Ses œuvres sont représentées dans des collections renommées telles que la collection de la Fondation Calouste Gulbenkian, Lisbonne, P ; la collection de la Fondation EDP, Lisbonne, P ; la collection du Centre d’art contemporain pour la photographie Contretype, Bruxelles, B ; la collection de la Fondation CAV, Coimbra, la collection d’art de la Caixa Geral de Depósitos, P : Ar. Co (Centro de Arte e Comunicacao), Lisbonne, P ; Instituto das Artes, P ; MEIAC Museum Collection, Badajoz, S ; MAR – Museu de Arte do Rio, Rio de Janeiro, Brésil ; Susanne von Meiss Collection, Sw ; Raquel Ponce Art Collection, Madrid, S ; Charlotte Olympia, Londres, UK ; BESart – Banco Espírito Santo – NOVO BANCO Collection, Lisbonne, P ; …
INGRID DEUSS GALLERY
Joost Vandebrug (1982) (65-68)
Depuis 2014, je marche le long du fleuve Danube. Depuis son embouchure à la mer Noire, j’ai suivi le fleuve en passant par la Moldavie, l’Ukraine et la Roumanie, en remontant le long du bord de la Bulgarie et en entrant en Serbie.
Quand je regarde le fleuve, je vois un flot de pensées. Et quand je visualise mes pensées, j’imagine des feuilles qui coulent sur le fleuve. Ramasser une feuille ou une fleur dans la rivière et la séparer de son environnement entraîne un changement de perception. Elles deviennent des reliques précieuses alors qu’elles n’étaient que des débris de la nature. Ce processus de réflexion consistant à sélectionner des pensées à chérir ou à les laisser s’écouler hors de vue sur la rivière est une forme familière de méditation et une leçon bien pensée par le courant toujours changeant de la rivière.
Ils montrent des visages familiers qui se cachent dans les nervures de sa feuille. Cette personnification anthropomorphique, crée un lien rare. Et une fois que la fleur flotte dans le cadre circulaire du microscope et qu’elle est placée sur un fond bleu foncé, le pigment le plus rare de la nature, elle n’apparaît plus comme brisée, mais comme un dessin conscient de l’imperfection. Le changement constant de la rivière et la richesse de ses métaphores célèbrent la circulation de la vie. Cette force de la rivière a été mon guide émotionnel (réconfortant) – ainsi que pragmatique – dans ce voyage. Comme l’a dit Héraclite, « on ne peut jamais marcher deux fois dans la même rivière ». Ainsi, mes photographies de ces reliques ne sont qu’une preuve durable de l’état temporaire dans lequel la rivière, et moi-même, nous trouvions autrefois.
Gert Motmans (1972) (69-72)
Le collage (/kəˈlɑːʒ/, du français : coller, » recoller » ou » coller ensemble » ;[1]) est une technique de création artistique principalement utilisée dans les arts visuels mais aussi dans la musique. technique de création artistique, principalement utilisée dans les arts visuels, mais aussi en musique, par laquelle l’art résulte d’un assemblage de différentes formes, créant ainsi un nouvel ensemble. (Comparez avec le pastiche, qui est un « collage ») (d’après Wikipédia).
En regardant le travail de Gert Motmans, on se rend compte que cette définition ne couvre pas toute l’idée. C’est comme si, avec ses œuvres, Motmans créait un monde parallèle. Ses propres images analogiques sont sorties de leur contexte et posées à côté d’autres images « empruntées ». Il superpose et redéfinit les souvenirs. Certains souvenirs sont de sa propre fabrication, d’autres sont ceux d’autres personnes, trouvés dans de vieux livres, magazines ou sur des cartes postales anciennes. Respectueux, conservateur, comme s’il créait une histoire partagée. Tout cela est souligné par certaines caractéristiques. Tout d’abord, il y a l’utilisation du papier, qu’il soit vintage, arraché d’un vieux livre ou du délicat papier japonais Bizan ou Kozo fabriqué à la main. Ensuite, il y a le format plus petit des collages, protégés par des cadres soigneusement choisis, qui demandent au spectateur de s’approcher, créant ainsi une intimité. Son travail évoque un nouveau monde illusoire, où les gens peuvent redécouvrir des expériences passées, ou se souvenir de lieux autrefois visités. Les paysages sont indéfinis, et témoignent de la solitude et peuvent donc être perçus comme désorientants.
Julie van der Vaart (1988) (73-76)
Julie van der Vaart a l’ADN du scientifique-philosophe-naturaliste-explorateur. Elle ne cesse de chercher des angles différents sur un ensemble de thèmes sous-jacents récurrents : subjectivité du temps, singularité mathématique, immensité du cosmos, mortalité, nature, et donc aussi le moteur de l’univers : l’éros. Mais au cœur de l’œuvre de Julie van der Vaart se trouve aussi un mystère timide et pourtant foisonnant. D’une certaine manière, sa photographie semble exprimer un conflit intérieur entre la passion pour la science et un sentiment refoulé de spiritualité. Cette merveilleuse dualité se retrouve dans les dernières œuvres de son œuvre analogique. Tout au long de cette œuvre, van der Vaart développe des formes et des méthodes pour répondre aux exigences de ses thèmes. La science, le temps, le cosmos et la spiritualité se traduisent ainsi par des nus étoilés, des paysages ésotériques en noir et blanc, des grottes intemporelles et des sérigraphies argentées de chutes d’eau. »