Jusqu au 7 mai, l’espace d’exposition Topographie de l’art présente une exposition intitulée : Femmes guerrières femmes en combat. Nous reviendrons sur cette exposition mais c’est le travail de Isabelle Lévénez, à l’origine de l exposition et qui est morte l’année dernière que nous avons choisi de montrer ici. C’est la commissaire de l’exposition Isabelle de Maison Rouge qui nous a donné son texte.
Le propos de l’exposition par le biais d’artistes femmes exclusivement, vise à rappeler qu’il n’a pas toujours suffi aux femmes artistes de se définir comme artistes pour être reconnues comme telles et si malgré une meilleure visibilité de leurs œuvres, la présence des femmes dans ce milieu de l’art contemporain reste confidentielle malgré de très importantes avancées dans ce domaine. Cette exposition rend perceptible l’engagement de certaines artistes dans des causes qui ne recoupent pas nécessairement leurs intérêts ou exclusivement leurs préoccupations de genre. Des « indociles » qui prennent une part active à l’action sociale et politique, dans un espace public qui leur a été pendant des siècles, dans une large mesure, hostile, voire interdit. Comme s’il était impensable, aujourd’hui encore, d’envisager leur participation autrement que comme l’usurpation de prérogatives masculines par la mise en concurrence des attributs de la virilité. La combattante, en définitive, serait-elle condamnée à rester un fantasme masculin ? « La première fois qu’on défend sa cause par les armes, on vit la lutte si complètement qu’on n’est plus soi-même qu’un projectile » disait Louise Michel et cette phrase résume bien l’attitude de ces femmes et artistes plasticiennes se comportant en guerrières.
Le point de départ de cette exposition est le petit dictionnaire des femmes guerrières qui démarre de la sorte : « Il fut, dans tous les temps et dans toutes les nations, des femmes remarquables par leur courage et leur détermination dans des circonstances exceptionnelles et mouvementées, notamment dans les guerres.
Depuis la plus haute Antiquité, les contemporains de telles héroïnes ont été interloqués par la relation de hauts faits qu’ils n’auraient pu auparavant attribuer qu’à des hommes particulièrement virils. De là, sans doute, cette suspicion latente qui rôde autour des grandes guerrières qui ont marqué leur siècle de leurs exploits : s’agissait-il vraiment de femmes ou n’étaient-elles pas de ces êtres bizarres, mi-hommes, mi-femmes, que l’on traite pudiquement de viragos ? Et pourquoi, si ce n’est pour ne pas encourir l’opprobre, prenaient-elles soin généralement de s’habiller en hommes ? ».
Née en 1970, Isabelle Lévénez s’est éteinte en octobre 2020. Elle vivait entre Trélazé, Paris et Angers. À l’origine de cette exposition Isabelle Lévénez a commencé à travailler sur cette problématique de la guerrière et du combat de femme ou plus particulièrement de la femme en combat et de l’artiste au coeur de la lutte. Isabelle Lévénez nous a quitté mais le combat continue. Isabelle Lévénez sort diplômée des Beaux-Arts de Nantes en 1993 puis obtient, l’année suivante, un master en arts plastiques à l’Institut des Hautes Études de Paris. Elle complète sa formation par un cursus en Arts et métiers multimédia. Dès 1994, elle participe à ses premières expositions collectives.
Femmes guerrières femmes en combat
du 5 Mars au 7 mai 2022
Topographie de l’art
15 rue de Thorigny 75003 Paris
01 40 29 44 28
[email protected]
www.topographiedelart.fr