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Thibault Stipal

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« L’enfer c’est les autres écrivait Sartre. Je suis convaincu du contraire. L’enfer c’est soi-même coupé des autres. »
L’Abbé Pierre

Cela faisait quelques années que je ressentais le besoin d’aller à la rencontre de personnes vivant dans la rue … Je me suis donc demandé comment je pourrais photographier les plus démunis dans le but de faire passer un message humain. Pour cela inutile de partir dans des pays du tiers monde ou « en voie de développement ». À Paris vivent en bas de chez vous, des hommes et des femmes, au dessus des bouches de métro, sous le soleil brulant, sous la pluie, la neige, dans le froid glacial ou dans la chaleur et la pollution. Je me suis tourné vers des associations et Emmaüs Solidarité a répondu présente. Le projet a dès le départ été accueilli avec enthousiasme, cela m’a énormément stimulé. Nous avons décidé alors de réaliser ensemble 60 portraits pour les 60 ans de l’association Emmaûs Solidarité. Dans cette exposition, il y a en majorité des personnes accompagnées et pour beaucoup aussi hébergés par l’association, mais aussi des bénévoles et des salariés, tous m’ont accueilli, malgré la dureté de leur quotidien, avec un sourire rayonnant. À travers leurs regards j’ai vu passer le message de l’Abbé Pierre : « donner c’est recevoir ». Aujourd’hui plus que jamais, des individus comme vous et moi souffrent, dans leur besoins vitaux : manger, se vêtir, avoir chaud… Et d’autres consacrent leur vie à les respecter, à les aimer. A travers ce projet je retiendrai deux choses essentielles : la première est qu’il est très dur de demander de l’aide, parce que l’être humain est fier. La seconde est qu’il faut énormément de force et d’amour pour tendre la main quotidiennement aux personnes nécessiteuses car la misère est plus confortable dans les journaux. En arrivant à Paris il y a quelques années, j’étais émerveillé par sa beauté mais aussi choqué par sa cruauté. Il m’est arrivé d’entendre de nombreuses fois : « tu sais la misère on s’y fait, il arrive un moment où on ne la voit même plus ». J’espère sincèrement que je ne m’y ferai jamais ! En réalisant leur portrait j’ai voulu donner la parole à ceux que l’on croise en tournant la tête, que l’on n’écoute ou même que l’on n’entend jamais, à qui il est dérangeant de donner la parole.
Merci à Emmaus Solidarité, ses hébergés, ses bénévoles et salariés.
Thibault Stipal

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