Rechercher un article

Houston : The Unseen Eye regarde Fotofest

Preview

La qualité des diverses expositions de l’édition 2016 de FotoFest à Houston “Changing Circumstances: Looking at the Future of the Planet” (Changement de circonstances: Un regard sur l’avenir de la planète) est très élevée, et les différents sites sont intéressants. Il y a tant de choses à voir, et si peu de temps.

Le talent à remarquer de cette année est Roberto Fernández Ibáñez d’Uruguay. Son travail minutieux, d’une delicatesse éphémère et d’une apparente modestie  défie le gigantisme des grands tirages en couleur de glaciers et d’ordures. Quand on regarde ses travaux de près, leur étrange beauté se révèle comme une superposition texturée de tirages argentiques de dessins realisés à partir de diagrammes de flux de l’Internet. L’artiste manipule l’émulsion pour créer des profils de formes qui évoquent des montagnes grises et sépia, comme des gravures du 19ème siècle de topographies inconnues, pleines d’une subtile urgence politique. Ses travaux sont fascinants et exquis et ils valent le voyage à Houston; pour M. Fernández, ils représentent une percée extraordinaire en tant qu’ artiste. Pas de doute, ils sont vraiment excellents.

Jamey Stillings avait déjà montré à Fotofest son projet de pont à Hoover Dam. Son portfolio plus récent Ivanpah Solar, sur les centrales électriques, est exceptionnel. C’est une étude à long terme sur la construction d’une installation de 2,2 milliards de dollars dans le Désert  artificiel du Mojave, et le travail va de paysages aériens faits avant que le sol ne soit entamé à des images vues d’en haut ou prises au sol des projets achevés. Les dernières œuvres jouent avec la façon dont les 173.500 miroirs héliostats clignotent comme des points de lumière sur un champ abstrait sombre: beau, épique et un peu déconcertant. Sa publication chez Steidl retrace plus clairement son itinéraire. C’est un livre parfait.

Il y a beaucoup à assimiler quand on visite les expositions centrales Changing Circumstances dans les studios de Silver Street et Spring Street et The Silos à Sawyer Yards, situés tout près l’un de l’autre. (Williams Tower s’est avéré être trop loin pour une visite.) Même si le thème peut sembler obsolète – Est-il trop tard pour nous sauver? – Le mélange d’artistes est fascinant: Vik Muniz est programmé à côté de Mandy Barker; la vidéo et les photos de Chris Jordan d’oiseaux de mer et de leur ingestion fatale de plastique sont bouleversantes; les tas d’ordures de Nigel Dickinson, éclairés par des feux de camp à Phnom Penh, ont une séduction trompeuse; les étendues de glaciers de Daniel Beltra sot pleines d’énergie. Et il y en a beaucoup d’autres.

Indépendamment de cela, l’installation The Discoveries of the Meeting Place mérite bien son nom avec des travaux véritablements fascinants et souvent inconnus. Les meilleurs sont la série de photos/ textes / Journal sonore de la quête brûlante de Diana Matar pour son beau-père, un des chefs de l’opposition libyenne. Ses  panneaux modestes font battre le coeur et le brisent, tandis qu’elle raconte sa longue enquête sur sa disparition. Un travail hanté.

De même Corrective Rape de Clare Carter et You Get me? de Mahtab Hussain démontrent la folle inhumanité du monde.

Standing Open, de Mary Ellen Bartley est moins viscéral, mais c’est une point de vue intelligent et narquois sur les livres. Les textes d’accompagnement de 2014 par des critiques sont forts, et les sélections sont vraiment internationales.

La seconde session de lecture de portofolios « The Meeting Place »  pour 2016 a eu ses points forts. Le meilleur travail était celui de Judy Gelles The Fourth Grade Project qui est clair, cohérent, significatif et plein de sagesse. Un mini-visite pourrait inclure (par ordre alphabétique) Michael Borek qui montrait des appropriations drôlatiques de publicités sur  des autobus de tourisme de Washington; John Chakeres avec ses études de mur, Structures; Alejandro Duran avec Washed Up: Transforming a Trashed Landscape; Vadim Gushcin avec des natures mortes minimalists de grand format (hommage à Malevitch); Dennis Hodge avec « Eyedentities »,des appropriations narquoises; La série mesurée de Miho Kajoika And Where Did All the Peacocks Go; le travail en noir et blanc sur la révolution ukrainienne noir et blanc de Vladislav Krasnoshek et Sergiy Lebedynsky; et Crossings de Peter Molick, des photos aériennes quadrillées de drones. Tout cela est bien fait et utile.

Même la vente d’oeuvres d’art offrait un choix intéressant par une gamme d’exposants depuis les ferries chinois du turc Ferit Kuyas au baobab de Madagascar par la merveilleuse Elaine Ling, originaire de Toronto. Les enchères ont donné aux collectionneurs une occasion unique de faire confiance à leurs instincts pour acquérir des œuvres qui entrent tout juste sur le marché.

Steven Evans, directeur exécutif de Fotofest, a fait un travail apparemment impossible en assumant un rôle de soutien des fondateurs Wendy Watriss et Fred Baldwin, en réussissant à honorer et à maintenir leur présence et leur héritage tout en établissant sa propre identité. Il a intelligemment affirmé son goût et l’intelligence sans nier le leur.

Il se peut que nous ayions des ouragans et des tornades tandis que le monde se déchire parce que nous ne prenons pas soin de lui, mais nous pouvons nous attendre à des célébrations vibrantes et significatives de la photographie tous les deux ans avec les futures Fotofests.

FESTIVAL
Fotofest 2016
Du 12 mars au 24 avril 2016 
Houston, Texas
United States
http://2016biennial.fotofest.org

Merci de vous connecter ou de créer un compte pour lire la suite et accéder aux autres photos.

Installer notre WebApp sur iPhone
Installer notre WebApp sur Android