Rechercher un article

The Armory Show 2013 –The diary of Jonas Cuénin

Ce qui est certain, c’est qu’à l’Armory Show, il est bien difficile de tomber amoureux d’une image ou d’un photographe. Ce propos n’est pas de moi mais celui d’une photographe française, rencontrée au détour de ma visite et qui voit juste. Une foire d’art est impersonnelle. On y pénètre comme dans un zoo. Les animaux se munissent ici de leur plus beaux apparats : costumes, maquillage, chapeaux, lunettes noires et, bien évidemment, téléphone portable. Quand on aime l’art, on y entre à petits pas, ne sachant pas vraiment vers où se diriger, tellement la découverte a laissé place au spectacle, aussi insignifiant peut-il être. On tente de se faufiler à travers la foule, qui en observant attentivement, ne sait, elle non plus, pas trop où aller. Au bout de l’allée se trouve la galerie que l’on a repéré sur le plan distribué à l’entrée, et là vient finalement, un certaine déception : sur les murs figure simplement un échantillon du travail de l’artiste, comme s’il avait été amputé, non d’une partie, mais de son âme. De la foi, il ne reste qu’un brin d’espérance, que l’on peut se procurer pour quelques milliers de dollars. Cette foi, les visiteurs, mais aussi les exposants, en observant leurs regards hagards, paraissent l’avoir quelque peu perdue. Est ce le manque de ventes ? Est ce la fatigue ? Peut-être ; même au milieu de l’après-midi du premier jour. D’ailleurs, mes coups d’œil se sont beaucoup portés sur eux, ces galeristes et leurs assistants qui se sont retrouvés seuls au milieu de leur stand, tentant d’apprivoiser le visiteur. Cette solitude m’a touché et s’est fait ressentir à plusieurs reprises, même lorsque acheteurs et marchands se sont retrouvés autour d’une coupe de champagne pour célébrer une affaire. A l’Armory Show, il est bien difficile de tomber amoureux d’une image ou d’un photographe. L’amour est dans les images, comme dans celles de l’artiste Leigh Ledare, qui a, entre autre, photographié sa mère dans des situations intimes, jusque la dénuder et faire apparaître, dans des poses presque pornographiques, son entrejambe. Ces photographies sont à voir chez la galerie londonienne Pilar Corrias. Comme quoi, inconvenance peut rimer avec sincérité.

Jonas Cuénin

The Armory Show
Du 7 au 10 mars 2013
711 12th Avenue
New York, NY 10019
États-Unis

Merci de vous connecter ou de créer un compte pour lire la suite et accéder aux autres photos.

Installer notre WebApp sur iPhone
Installer notre WebApp sur Android