L’examen d’une photographie de Le Gray issue de la collection Sirot.
Le tirage argentique représente le portrait d’un jeune homme portant un manteau noir et dont les pieds ont été coupés. Un tampon précise : «Gustave Le Gray».
Au verso est écrit au crayon «Portrait de Gustave Le Gray par Lui-même», «Catalogue Un Siècle de vision nouvelle n°2», «premier cachet de Gustave Le Gray», «Ancienne collection Sirot, A.J.».
Georges Sirot est un nom important pour les collectionneurs de photographies et Un siècle de vision nouvelle est l’un des premiers catalogues d’exposition organisée par Jean Adhémar de la BNF en 1955. A.J. sont les initiales d’André Jammes. Sirot, Adhémar, Jammes : trois noms qui sont de bonnes raisons pour examiner plus en détail ce portrait photographique plutôt modeste…
Méthode, lister des preuves attestant ou réfutant l’hypothèse
Nous pouvions attester de l’origine du portrait et interroger André James sur l’image, son identification au crayon par Sirot, et sa présence à l’exposition de 1955, accepter que Sirot, Adhémar et Jammes considéraient le portrait comme un autoportrait de Le Gray.
Nous pouvions aussi retracer son origine exacte et vérifier qu’il n’avait jamais été montré au public ni reproduit depuis 1955.
Mais ce jeune homme semble assez différent des portraits les plus célèbres de Le Gray.
Notre méthode a été de reprendre tous les portraits connus de Gustave Le Gray sur papier, puis de lister les éléments à vérifier et de proposer des preuves attestant ou réfutant l’hypothèse :
— Les yeux
— Les sourcils
— Les oreilles
— Les cheveux
— Les vêtements
— La silhouette
Nous avons trouvé une peinture à l’huile, treize portraits photographiques (1-13) et deux silhouettes moins précises sur papier (14-15), présentés dans l’ordre chronologique d’après les différentes adresses de Gustave Le Gray.
Nous avons également dressé la liste de tous ses amis et étudiants, pour voir si l’un d’entre eux correspondait mieux que lui au modèle.