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Steve Kahn, The Hollywood Suites

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Photographe américain, Steve Kahn est de la génération des artistes apparus à Los Angeles dans les années 1970. Parmi eux figurent Robert Heinecken ou Lewis Baltz, dont l’approche conceptuelle et abstraite bouleversait les codes habituels. La Howard Greenberg Gallery de New York expose actuellement des œuvres de Steve Kahn, avec une série énigmatique intitulée The Hollywood Suites. Réalisées entre 1974 et 1978, ses images sont formées de juxtapositions de nus, de marines et de vues d’architecture d’intérieur.

C’est dans un quartier vétuste de Hollywood que l’artiste mena son processus créatif, dans des pièces louées à la journée au sein d’un immeuble défraîchi. Cherchant à créer des œuvres qui renvoient à la contrainte et à l’isolement, il photographiait avec un Polaroid des mannequins professionnels spécialisés dans le bondage. Ensuite, de retour à son studio, il copiait les clichés sur de la pellicule 35 mm, consignant les scènes orchestrées en suivant un processus génératif et itératif formalisé. « Je rentrais dans ces situations avec énormément d’anxiété, sans fil directeur, dans l’espoir d’exprimer ce vécu d’une façon qui soit à la fois explicite et visuellement forte, tout en allant au-delà de sa réalité », explique-t-il.

Un jour, le modèle du jour lui ayant fait faux bond, l’artiste découvrit qu’il pouvait explorer les mêmes questions perturbantes et obsessionnelles en photographiant la pièce elle-même. Ce qui le mena à des images ascétiques de murs, de fenêtres, miroirs, portes et couloirs, puis à des études de l’espace délimité qui, découpé en quarts et en triptyques, allait lui-même se muer en abstractions. Exception faite de rares interventions, comme l’ajout d’éléments graphiques à quelques portes, au moyen de ruban adhésif, de corde et de fil noir, il laissait les pièces dans leur état et les utilisait telles quelles.

« Tout ce travail partait du processus, qui a démarré sur des clichés Polaroids, pour évoluer vers des aspects formels dont la génération et l’itération, les séquences et les représentations multiples », écrit Kahn. « J’ai déstructuré l’espace pour le reconstruire. Ce faisant, je me suis créé une situation existentielle » conclut-il.

La série fera également l’objet d’une exposition au M. H. De Young Museum de San Francisco, à partir du 29 septembre 2018.

 

 

Steve Kahn, The Hollywood Suites
1er février – 17 mars 2018
Howard Greenberg Gallery
41 E 57th St
New York, NY 10022
USA

www.howardgreenberg.com

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