Stéphane Vereecken fait tout pour ne pas décevoir les amateurs d’images licencieuses. Tout sauf, bien sûr, le nécessaire… Si bien que d’un tel monde ne reste que des vestiges. Mais aussi des vertiges par divers types d’insertions.
Une telle princesse crée à sa main une quête extatique : les temps y rentrent en apesanteur pour pimenter le bal des Fantômettes et des hipsters. Sous une corne d’abondance déversante de gouttes de perles de nacre ou de paroles gelées ; la créatrice met en scène une sorte de cérémonie fantasmatique en des sortes d’extases ou euphories.
Ces corps, peut-être fatigués de leurs heures passées à danser dans la boite de nuit de Camping semblent être venus se recueillir. Ils sont sortis de la forme animale « des paresseux » rampant au sol, pour se relever et se dresser vers le ciel. Le laiton recouvert de feuilles d’or n’imite plus le corps des singes mais celui des hommes.
Les femmes ne portent pas de mini-jupes, ni de talons aiguilles pour cette messe étrange mais des robes corsetées et bouffantes inspirées du style XVIème siècle. Capes de velours serties de fourrure d’hermine sur leurs épaules. Leurs cheveux ébouriffés ont été peignés, coiffés de bijoux. Leurs cous sanglés de collerettes et de rubans.
C’est dans cette mise en scène qu’intervient le baroque. Car camouflé sous ces symboles et surimpression le sacre d’une reine ou d’un roi que l’on vient célébrer ici; mais plutôt le sacre d’un amour.
Les personnages s’enlacent et valsent en solo jusqu’au dernier coup de minuit puisque la magie est là, sublimée. Mais pourtant ces corps endimanchés n’ont plus de bras et ne se touchent plus que par inadvertance.
Jean-Paul Gavard-Perret