Rechercher un article

Stefan Vanthuyne: –A family journey

Preview

Remember the White Horses s’ouvre sur l’image d’une route s’enfonçant dans la forêt, pendant un jour d’été. Un voyage commence. Mais ce n’est pas le road-trip classique. Ce périple est plutôt celui d’une famille, à la fois dans le sens d’une sortie en famille et d’un voyage métaphorique. Les images – monochromes, aux tonalités chaudes, présentées au centre de pages blanches soyeuses – sont très sensuelles. Nous voyons une femme et un enfant, tous deux nus au soleil. Et un petit chien blanc. La femme nage dans la rivière, étirant son corps dans l’eau. Ensuite elle s’assoit, tendant son visage en l’air pour capter la chaleur du soleil. L’enfant est allongé dans l’herbe, riant face au ciel, ouvert sur des expériences et des possibilités nouvelles.
Il y a aussi des chevaux blancs, deux, dans la prairie. Dans deux images consécutives, nous les voyons gravir une colline en direction du spectateur. Ces images semblent offrir un contexte symbolique plus large, suggérant la fécondité, la vitalité et la pureté, ainsi que les notions contradictoires de vie de famille et de force inconnue. Elles créent également un lien entre différents passages du livre ; le premier, une aventure dans et autour de la rivière, et le second, une sorte de chemin du retour, à travers des champs jusque dans un village.
L’imagerie est idyllique. On ressent également de manière tangible une vulnérabilité et une anxiété qui viennent avec l’amour familial et le fait d’être parent. La première fois que l’on découvre l’enfant, on le voit cherchant la main de sa mère pour tenter d’entrer dans l’eau. Il y a ensuite deux photographies du garçon guidé par sa mère, à hauteur de hanches, dans la rivière. C’est le seul moment où on les voit l’un en face de l’autre, comme pour accentuer cet acte de protection parentale.
Ce n’est pas la seule tension que l’on peut sentir dans le livre. Remember the White Horses est un ouvrage lyrique, traitant les thèmes de l’amour et de la maternité d’une manière très personnelle. Pourtant, dans le même temps, il y a une distance et une retenue. Le livre présente à ce propos une élégante lacune. Les images sont raffinées et paisibles, la composition simple et instinctive.
La question reste entière de savoir à qui appartient ce regard sur la famille et la maternité. L’appareil ne semble pas être invisible, ou représenter un regard abstrait, il est au contraire suggéré que la personne qui le tient est le troisième membre de cette famille ; le compagnon et le père de cette triade. Dans cette perspective, nous sommes laissés à nos interrogations concernant l’auteur. Cette narration familiale peut-elle être considérée sans arrière-pensées ? Avec son idéalisation et ses notes de vulnérabilité, elle semble plutôt révélatrice des préoccupations du compagnon et du père invisible.

Josephine Dixon

Remember the White Horses
Photographies de Stefan Vanthuyne
Publié par Le caillou bleu
32 pages, couverture rigide
ISBN 978-2-930537-19-1
€22.00

Merci de vous connecter ou de créer un compte pour lire la suite et accéder aux autres photos.

Installer notre WebApp sur iPhone
Installer notre WebApp sur Android