Quelle latitude reste-t-il au photographe pour travailler l’âme, sans se dérober ni la dérober ? Dans une époque où la profusion d’images use le regard, émousse les émotions, sa tâche est d’autant plus complexe.
Chaque opérateur est plus que jamais renvoyé à lui-même – sa sensibilité, sa démarche – son intimité et son individualité les plus profondes – son rapport personnel, unique, au sujet.
S’attaquer à cette tâche ouvre à toute une palette de sentiments, de la mélancolie à la légèreté, en passant par la romance, la grâce ou la morbidité.
L’âme resurgit aujourd’hui de l’antre secret et mystérieux de trois photographes. Ils partagent une même technique – le collodion humide, un procédé utilisant l’éther – et une même ambition – montrer ce qui ne se voit pas. Leur travail fait apparaître des âmes tantôt offertes, tantôt égarées, tantôt magnifiées. Des âmes révélées de différentes façons, au creux du désir et de l’imaginaire de chacun d’eux.
Dans le projet Anima Etherea, c’est l’âme des photographes qui se dévoile.
Raphaël Mège.
