A partir de 1985 Willy Ronis se plonge dans son fonds photographique et sélectionne ce qu’il considère comme l’essentiel de son travail. Il réalise six albums comprenant 590 photos qui représentent à ses yeux son testament photographique. Ceux ci sont la matrice de cette exposition. L’œil de la photographie souligne l’importance de ce grand photographe qui nous a quitté il y a presque dix ans en publiant chaque jour un des neuf volets de cette exposition exceptionnelle, aujourd’hui :
Nus
Willy Ronis n’est pas un spécialiste du nu. S’il en a cependant photographié certains de 1949 à 2002, un petit nombre d’entre eux a été publié. On peut en redécouvrir ici quelques-uns, et deviner dans ces corps sculptés par une douce lumière naturelle, son amour de la peinture et de la sculpture, conforté par ses nombreuses visites au musée du Louvre. Cette part de son œuvre reste peu connue jusqu’en 2008, et la parution de l’album de nus préfacé par Philippe Sollers, qui écrit : « D’où vient cette étrange beauté ? De la retenue, de la discrétion, du silence ». Il est vrai qu’à l’opposé des nus bavards, voire vulgaires, de la grande diffusion, les formes magnifiquement soulignées par des lumières naturelles d’une exceptionnelle légèreté, témoignent, dans les photographies de Willy Ronis, du respect et de l’élégance de son regard.
Parmi ces nus, celui de son épouse Marie-Anne à Gordes – dit Le nu provençal – est devenu une icône. Et pour cause : cette composition magistrale dans son jeu des lignes et des formes, baigne dans une lumière transparente. Cette image connaît un immense succès de diffusion, que confirme Willy Ronis : « C’est une photo fétiche, parue depuis lors sans discontinuer, ici et partout. Le miracle existe. Je l’ai rencontré. »
Jean-Claude Gautrand
Exposition coproduite par la Mairie du 20e arrondissement de Paris et la Médiathèque de l’architecture et du patrimoine, en partenariat avec la Réunion des musées nationaux – Grand Palais, commissariat de Gérard Uféras et Jean-Claude Gautrand
Pavillon Carré de Baudouin
121 rue de Ménilmontant, Paris 20e
Du 27 avril au 29 septembre 2018
Du mardi au samedi de 11h à 18h Entrée libre