La suggestion est probablement l’un des plus grands pouvoirs de la photographie. La photographe américaine Sandi Haber Fifield, l’a visiblement bien compris. Dans son dernier livre (le troisième), intitulé After the Threshold, elle nous emmène au gré de triptyques et quadriptyques dans un univers onirique, où la poésie visuelle et l’imagination sont des indispensables. Il n’y a pas vraiment besoin de comprendre ces images regroupées par thèmes, couleurs, ou motifs. Il faut les apprivoiser, s’y projeter pour dénicher une vision ancrée, peut-être, dans notre mémoire ; elles regorgent de possibilités. Indéniablement, ces morceaux d’existence ne fonctionnent pas tous seuls, d’où leur présence en associations. Ainsi, les fleurs, omniprésentes, parlent aux lumières, les objets et les personnes (souvent de dos) aux murs, les reflets aux vitres, les flous de surface à ceux provoqués par le mouvement de l’artiste. Ce sont des successions de narrations qui peuvent ou non en faire qu’une ; le choix est laissé libre au spectateur d’en juger. Quelque part, After the Threshold est un projet fort composé d’images théoriquement faibles.
Jonas Cuénin
Sandi Haber Fifield, After the Threshold
Publisé par Kehrer Verlag
Couverture rigide
96 pages
Anglais
ISBN 978-3-86828-364-8
39,90 Euros