L’exposition s’est terminée récemment, voici le travail de Roland Blum.
Le lieu
À l’origine un hospice de l’Ordre de Saint-Jean, construit en 1218, la petite église au milieu du centre historique de Feldkirch est aujourd’hui, après une histoire mouvementée, un espace d’exposition extraordinaire pour l’art contemporain.
Les vestiges du passé vont des murs de fondation romans aux fresques baroques et au maître-autel néo-gothique.
Il est facile de s’approcher de cet endroit, car l’église se dresse sur une place bien en vue au milieu de la ville. Néanmoins, beaucoup de gens ne regardent pas au delà de la façade, où se cache l’un des rêves artistiques les plus excitants de la région. Quiconque franchit le seuil de l’église après l’agitation de la Marktgasse est immédiatement captivé par le silence, la lumière et les dimensions de l’espace. Peu à peu, le regard s’égare vers les fragments d’autrefois. Comme un livre ouvert, ils racontent l’histoire de plusieurs siècles. Ce qui rend cette salle spéciale, ce sont les éléments typiques d’une église, mais surtout le sol, qui est ouvert après les fouilles archéologiques. Cette combinaison d’abondance et de stérilité est une aventure unique pour l’art contemporain. Quiconque s’y implique est inévitablement sur la piste du lieu.
L’oeuvre
Compositions intemporelles du désert du Namib à vol d’oiseau. Le photographe liechtensteinois Roland Blum concentre son objectif sur les structures et les formes du paysage fascinant du sud-ouest de l’Afrique.
Roland Blum présente huit photographies grand format (4m x 3m) à l’intérieur de l’église et une dans la sacristie de la Johanniterkirche. Les compositions photographiques du plus ancien désert du monde ont été prises depuis un hélicoptère.
Long de 2000 km et large de 150 km, le désert du Namib couvre une superficie de 270 000 km2. Pendant près de cinq ans, Roland Blum a été attiré encore et encore par le paysage désertique bizarre du nord éloigné du Namib et de sa côte, où le désert est bordé par l’océan Atlantique et où le courant froid de Benguela rencontre la terre. Presque tous les matins, un brouillard dense s’installe ici sur le désert, causé par le refroidissement rapide de l’air marin la nuit. Roland Blum vole directement au bord du brouillard avec son téléobjectif : « Plus je passe de temps avec ce paysage, plus j’expérimente sa diversité. Des petits animaux qui survivent grâce à l’humidité du brouillard ou des dunes qui ressemblent un jour à la neige. et comme un passage clouté le lendemain. Diverses pierres semi-précieuses et cristaux se reflètent dans la lumière du soleil et donnent au sable une palette de couleurs particulière. Selon la situation et l’angle d’éclairage, il semble différent à chaque fois. Une montagne aride peut soudainement devenir violette. Les couleurs d’une dune peut passer du jaune laiteux au rose le plus kitsch. »
L’artiste
Roland Blum (né en 1966 à Grabs au Liechtenstein) vit et travaille à Schaan. Il a étudié la musique à l’Ecole de Jazz et au Conservatoire de Lucerne. Ses principales œuvres sont des photographies aériennes abstraites. Elles ont remporté des prix lors de divers concours internationaux et sont actuellement visibles à la Biennale de Venise dans le pavillon namibien.
Avant que Roland Blum ne se lance dans la photographie, il met beaucoup de temps à construire un rapport au paysage. Cela se produit généralement lors de longues promenades, si possible surtout la nuit. Le jour, il étudie la lumière, qui joue un rôle élémentaire dans son travail. Ses œuvres photographiques intemporelles rappellent beaucoup la peinture. Roland Blum pourrait peut-être être décrit comme un peintre de la lumière, et peindre avec la lumière, c’est de la photographie au sens le plus vrai du terme.