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Roger Temème – La vieille maison de l’oncle

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Le regard semble usé, pourtant il s’applique, méthodique, déterminé : l’intention se veut lucide et forte.

L’objectif focalise l’attention sur les objets : la prise de recul est empêchée, le spectateur est captif.

Cet inventaire méticuleux n’est pas là pour témoigner de la vie ritualisée d’antan : l’authenticité ici est un leurre. La propreté, la sobriété y sont artificielles.

L’interprétation est sollicitée mais le sens s’offre et se refuse à la fois : mise en scène (à la façon d’un rébus) ? bilan d’une existence ? La banalité dégagée par le caractère usuel des objets est habilement mise au service du mystère.

Ne rien toucher, ne rien déranger : tout a une place, tout a un sens, rien n’est hasard, tel est le message implicite de cette succession d’images bien ordonnancées.

Les chaises sont vides : le sentiment d’absence s’impose. Le livre ouvert laisse une impression d’inachevé, de suspendu. Toute notion de temps est effacée : pas de poussière, les indices potentiels sont érodés (les fleurs ne révèlent rien : séchées ? fanées ? fraîches ?), l’atmosphère est figée.

Le portrait, souligné par la lumière, intrigue. Signe-t-il cette mise en scène ?

Nulle envie de s’attarder : toute tentative d’intimité est vaine.

La fenêtre, faiblement éclairée par la lueur du jour, est un appel vers l’extérieur, vers la lumière, source de vie. Les fleurs, fragiles signes de sensibilité humaine, y ont trouvé leur place.

 

 

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