En 1950, Robert Frank quitte son emploi de photographe à New York pour voyager à travers l’Europe avec sa famille. Cet été-là, il arrive à Valence, en Espagne, à l’époque un lieu humble, qui semble difficilement supporter les conditions de l’après-guerre, comme le reste de l’Espagne. Le photographe américain se promène en ville, capte ce qui s’offre à lui, et pousse la promenade en campagne pour aussi dépeindre la vie quotidienne d’un village de pêcheurs. C’est un portrait de Valence teintée de « l’humanité du moment ». Ici, les regards des hommes croisent ceux de la ville et des paysages côtiers. Dans une foule, c’est un enfant qui s’étonne de la présence du photographe. Dans une rue à la pénombre, ce sont deux jeunes filles qu’il surprend accoudées à une barrière. L’une d’elle a le regard qui fuit pendant que la seconde semble le défier. Beau est sûrement le seul adjectif possible ; pousser la description n’aurait pas de sens. Les photographies de ce livre, dont beaucoup n’ont jamais été publiés, rappelle avec humilité les premiers charmes de la photographie.
Jonas Cuénin
LIVRE
Robert Frank, Valencia 1952
Edtitions Steidl
64 pages
25.3 cm x 25.3 cm
Steidl / La Fabrica
ISBN: 978-3-86930-502-8
