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Richard Kalvar: –Petites observations

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Magnum Photos a repensé son site il y a quelques mois, offrant une plate-forme d’expression libre à ses membres à travers le blog. Fil d’actualité, fouillis d’images et de mots, pensées légeres ou réflexions sur le métier, il est tout cela a la fois. Les photographes y sont plus ou moins actifs : John Vink utilise l’espace d’échanges comme un carnet de voyage, faisant quasiment au jour le jour le récit de ses reportages sous la forme d’une photo et d’une légende étoffée ; David Alan Harvey l’approche davantage comme un support publicitaire sur lequel relayer son actualité débordante ; Jerôme Sessini y poste des billets d’humeur intimes et engagés sur les événements qu’il couvre. Richard Kalvar le voit quant a lui comme une compilation de remarques sur sa pratique et sur la consommation d’images. Répondant à son langage visuel mordillant, ses mots sont une clé de lecture autant qu’un écho à ses 45 ans d’images.
On y retrouve son ton humoristique qu’il manie aussi bien avec les phrases que les images, intéressé qu’il est par les petits accidents, les petits drames du quotidien. Ses réflexions valent pour lui, il ne prétend pas définir ce qu’est ou ce que doit être la photographie, il parle de ce qu’il fait, des choses qui l’ont touché récemment ou il y a des années.
Richard Kalvar fait partie de ces photographes qui ont une rare cohérence dans leur production depuis plusieurs décennies et il est à ce titre amusant de constater, quel que soit le temps de l’épisode, combien peu sa vision du monde a changé. Passant d’une époque à une autre, de ses photographies à celles d’un confrère, d’une anecdote à un événement historique, du travail personnel à la commande, ses réflexions éclairent sa démarche, se plaçant en quelque sorte du coté des coulisses. Il y a un ton plus direct dans ses mots, celui de l’explication et de l’argument, qui ne fait que redoubler le plaisir de regarder ses images ambiguës qui déplient leurs nombreuses couches de lecture au fil de l’observation. Comme si, éclairées par ces indices, ses photographies révélaient de nouveaux degrés d’appréhension.

Laurence Cornet

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