Laurence Cornet : Malcolm Daniel, vous avez été nommé à la tête du département photographique du Musée des beaux-arts de Houston. Vous avez commencé votre carrière au Metropolitan Museum avec Maria Morris Hambourg, qui est native de Houston — elle a grandi à quelques pâtés de maison du Musée des beaux-arts, où son père était membre du comité photographique et où sa mère demeure active. Elle a eu un énorme impact sur vous.
Malcolm Daniel : Oui, en effet. Mon premier contact avec elle a eu lieu en 1987. J’étais étudiant au Metropolitan Museum of Art, je venais juste de commencer ma thèse. Maria avait relativement peu d’ancienneté en tant que curatrice associée dans ce qui était alors le département des impressions et des photographies. Nous partagions une passion pour la photographie du XIXe siècle. J’allais l’année suivante à Paris pour continuer mes recherches, et la place pour devenir son assistant s’est libérée quand je suis revenu en 1989. Elle l’a maintenue vacante pendant à peu près six mois pour que je puisse finir ma thèse avant de commencer d’être son assistant.
L. C : La première exposition majeure que vous avez organisée au Metropolitan Museum of Art, en 1994, était consacrée au photographe de paysage et d’architecture français Édouard Baldus (XIXe siècle), sur lequel portait votre thèse de doctorat. Pendant vos neuf ans à la tête du département, le Metropolitan a acquis près de 20 000 photographies couvrant toute l’histoire du médium. Comment envisagez-vous de planifier le développement de la collection du Musée des beaux-arts de Houston ?
M. D. : Anne Wilkes Tucker a bâti une collection impressionnante ici, majoritairement des travaux du XXe siècle. Elle dit elle-même qu’elle ne se sentait pas l’expertise nécessaire pour collectionner la photographie du XIXe siècle en profondeur, mais dans ce domaine, elle a acheté quelques très belles photographies. Et puis en 2002 et en 2004, le musée a acquis les fonds du collectionneur d’Amsterdam Manfred Heiting, une collection encyclopédique d’approximativement 4 000 images. Elle contient de superbes travaux de William Henry Fox Talbot, l’inventeur de la photographie papier, de Robert Adamson, Gustave Le Gray, Charles Nègre. Il y a de belles images de Baldus, qui sont chères à mon cœur, bien sûr, des travaux de Roger Fenton, de grandes photographies de Julia Margaret Cameron. C’est vraiment une magnifique fondation sur laquelle bâtir, et je suis heureux de dire qu’il y a aussi des vides que je me ferai une joie d’essayer de combler !
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