Dmitry Markov (1982) est un photographe russe, ses clichés réalisés avec un iPhone sont des icônes de la vie des gens ordinaires d’une Russie provinciale. Il vit et travaille à Pskov, dans l’est du pays, à la frontière avec l’Estonie.
Dmitry se passionne pour la photographie documentaire, à la lisière avec le journalisme. Ses images saisissantes de vérité sont le témoignage à vif d’une société périphérique sans aucune perspective. Il montre la réalité des laissés-pour-compte du système, ces personnages qu’il affectionne tant.
Pourtant, en Russie, les travaux à contenu social sont souvent mal perçus. « Quand on me demande pourquoi je photographie le côté sombre de la vie, je réponds ceci : parce que j’en fais partie ».
Février 2021, alors qu’il proteste devant le tribunal municipal de Moscou où comparait l’activiste russe Alexeï Navalny, Dmitry Markov est arrêté par la police. Au cours de sa garde à vue, il prend une photo qui devient virale en la diffusant sur son compte Instagram.
En partenariat avec la galerie Anna Nova à Saint-Petersbourg, Réflexivité(s) expose DOUCHA, une sélection de l’œuvre photographique ultime de Dmitry Markov.
« Je me souviens de quelques épisodes avec un sourire, comme écouter Pink Floyd que mon père m’imposait quand il était ivre. Il n’a rien à voir avec la musique – il n’était qu’ouvrier, après tout – mais il était très important pour lui de déterminer mes priorités musicales, le plus tôt serait le mieux – à sept ou huit ans. Je me souviens surtout de Money de l’album The dark side of the moon.
Je me souviens d’un tabouret avec, posé dessus, un lecteur de cassettes fabriqué à l’étranger, ma petite tête au niveau des haut-parleurs et mon père criant sur mon dos plus fort que Gilmour: – Tu entends la stéréo ? La stéréo !
– Oui ! (Les larmes aux yeux)
– Arrête de beugler ! Sors ta merde du cerveau ! Tu entends la caisse dans l’enceinte de gauche ? Tu entends les pièces tomber ?
– Oui ! (Les larmes aux yeux)
Je pense qu’à l’époque, mon père m’a sans le vouloir, inculqué ce bon principe – l’art et la douleur vont de pair. »
KIRILL SEREBRENNIKOV, cinéaste et metteur en scène russe, à l’affiche aux festivals de Cannes et d’Avignon, offre ses mots sur celui qu’il élève au rang de « Cartier- Bresson » russe et nomme affectueusement, Dima « Le pèlerin enchanté ».
Réflexivité(s)
Du 14 au 31 juillet 2022
Lourmarin, France
https://provence-alpes-cotedazur.com/en/offers/reflexivites-lourmarin-en-3639136/