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Recap & Reload avec Anne Clergue : Interview par Nadine Dinter

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Le célèbre festival des Rencontres d’Arles attire les amateurs de photographie, fondé par Lucien Clergue et deux partenaires. Le charme de son travail s’étend naturellement à la belle galerie de sa fille, Anne Clergue, située au cœur d’Arles. Lorsque j’ai commencé à voyager à Arles, je savais que visiter sa galerie était incontournable, et c’est rapidement devenu un moment fort. Lors du vernissage d’Anne cet été, j’ai pu expérimenter sa manière habile de connecter les invités avec la photographie de Jacques Léonard, y compris une danse flamenco fougueuse. C’est à  l’occasion de l’exposition Tokyo is Yours qu’elle a organisée pour CHAUSSEE 36 PHOTO FOUNDATION, que nous avons décidé que le moment était venu pour une interview. Merci, Anne, d’avoir partagé tant de belles idées !

 

Nadine Dinter : Quand et comment avez-vous commencé votre carrière dans le secteur des arts/photographies ?

Anne Clergue : J’ai débuté ma carrière à la galerie Leo Castelli à New York en 1988, où je suis restée deux ans. C’est à cette époque que j’ai découvert les artistes pop et la scène artistique new-yorkaise. J’ai ensuite travaillé à la Fondation Vincent Van Gogh à Arles, où j’ai contribué à la création d’une collection rendant hommage à Van Gogh, axée sur les photographes et peintres contemporains. J’étais en charge de la collection photographique.

 

Quelle a été votre principale motivation pour ouvrir une galerie ? Avez-vous des modèles ou des idoles en particulier ?

AC : Ma passion pour l’art a alimenté mon désir de créer ma propre galerie ; J’ai toujours entretenu des liens étroits avec des artistes et des photographes. Leo Castelli est mon modèle en raison de ses excellentes relations avec les artistes, de sa vision de l’art et de sa volonté de prendre des risques. Il avait un très bon sens de l’art et était incroyablement élégant.

 

Quel a été le premier artiste que vous avez engagé ?

AC : J’ai commencé avec la photographe française Joséphine Douet, qui a fait sa première exposition dans ma galerie en 2014.

 

Après combien d’années dans l’entreprise avez-vous obtenu l’affirmation dont vous aviez besoin ? Qu’est-ce qui vous pousse à continuer à travailler comme galeriste dans votre espace ?

AC : Il m’a fallu trois ans pour atteindre le point où je pouvais gagner ma vie grâce à la galerie, et c’était l’affirmation dont j’avais besoin. En 2019, j’ai déménagé dans une galerie plus grande, ce qui a eu un impact profond sur l’ampleur et la portée de mon travail. Maintenant, je peux faire de plus grandes expositions et organiser des expositions collectives.

 

Quelle est votre philosophie d’entreprise ?

AC : Artistes et collectionneurs avant tout !

 

Combien d’artistes représentez-vous actuellement ?

AC : Je ne fonctionne pas comme un représentant d’artiste traditionnel ; il s’agit plutôt d’un voyage collaboratif où nous travaillons ensemble pour construire un partenariat. Certains d’entre eux restent longtemps à la galerie.

 

Y a-t-il eu un grand tournant, une refonte de la programmation de la galerie ou un mouvement majeur (de quelque nature que ce soit) depuis l’ouverture de votre galerie ?

AC : Un tournant important a été l’achat par Maja Hoffmann d’une série de la photographe allemande Johanna-Maria Fritz pour son hôtel L’Arlatan à Arles. C’était à l’époque où j’étais encore dans ma petite galerie. Un deuxième moment charnière a eu lieu en 2019, lorsque j’ai déménagé dans un nouvel espace, coïncidant avec l’ouverture de LUMA Arles.

 

Des moments forts ou des moments difficiles ?

AC : J’ai eu le privilège de présenter le travail du photographe anglais John Stewart dans ma galerie. Il était l’artiste le plus âgé de la programmation mais le plus jeune de cœur. Une autre artiste remarquable avec laquelle j’ai eu le plaisir de travailler est la photographe française Christine Spengler. Non seulement elle est une photographe incroyable, mais aussi une personne formidable, et j’ai beaucoup appris d’elle.

En 2020, les Rencontres d’Arles ont été annulées en raison de la pandémie de Covid-19. Pendant cette période difficile, je n’ai jamais arrêté de travailler et j’ai également vendu des livres. J’ai également eu l’occasion de découvrir le travail de Jacques Léonard sur la culture des Roms, que j’ai décidé d’exposer cet été-là. L’exposition a été un immense succès et a constitué une belle découverte pour le public. En 2023, le musée Réattu lui a consacré une rétrospective qui a attiré plus de 50 000 visiteurs.

 

Y a-t-il des anecdotes particulières que vous pourriez partager avec nos lecteurs ?

AC : Alors que j’étais dans mon petit espace galerie, un homme à cheval est apparu un jour devant la galerie. J’ai ouvert les portes pour l’accueillir à l’intérieur. Le cheval et l’homme semblaient plutôt satisfaits à l’intérieur malgré l’espace limité. Cet homme a ensuite assisté à chaque ouverture avec son cheval. Un jour, il est arrivé avec un chameau à la place ! Cet homme s’appelait Karlo et je l’aimais beaucoup.

 

Quoi de neuf et que nous réserve 2023 ?

AC : Un nouveau partenariat avec CHAUSSEE 36 PHOTO FOUNDATION à Berlin avec l’exposition Tokyo is Yours de Meg Hewitt, que j’ai exposée en 2019.

 

Quel conseil donneriez-vous aux collectionneurs de photographies ?

AC : Choisissez et achetez d’abord une photographie avec votre cœur. Ensuite, si vous souhaitez vraiment constituer une collection, soyez plus sélectif sur les tirages, la technique, le vintage, les tirages à la gélatine argentique, les éditions et, bien sûr, les noms. Achetez une photo qui vous rend heureux ou qui apporte quelque chose de spécial à votre vie.

 

Quelles sont vos choix de choses à faire et à ne pas faire dans le secteur de la photographie ?

AC : Assurez-vous d’évaluer la qualité de l’impression et de la confirmer auprès de l’artiste.

 

Quels photographes figurent sur votre liste à suivre ?

AC : Graciela Iturbide, Ann Ray, Maciej Markowicz, Michael Ackerman.

 

Exposition en cours à & coopération avec CHAUSSEE 36 PHOTO FOUNDATION :
« Tokyo est à vous » de Meg Hewitt
jusqu’au 27 janvier 2024
Chausseestrasse 36
10115 Berlin, Allemagne

 

Prochaine exposition à la Galerie Anne Clergue à Arles :
« Un salon en Provence » de Cyril Duret
9 décembre 2023 – 13 janvier 2024
4 Plan de la Cour, 13200 Arles, France

 

Consultez le site de la galerie : https://www.anneclergue.com/
et le compte IG : @anneclerguegalerie

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