Une rubrique de JFC à l’occasion du vernissage de l’exposition de Raymond Depardon dans le cloitre du Val de Grace, Musée du Service Santé des Armées, lundi 30 septembre 2019.
Un vernissage qui se tient un lundi n’est pas chose commune ; de plus c’est un jour de deuil national, le Président Chirac nous quitte sous l’œil attristé de l’ensemble des français. Mais Depardon au Val de Grace représente pour moi un fait remarquable – ce qui n’est pas l’avis de Florence Parly, notre Ministre des Armées, qui s’est faite représentée par sa secrétaire d’État Geneviève Darriueussecq. Dommage je voulais lui parler du Centre International de photojournalisme, puisque nous étions dans la photo souvenir…
Lors des discours de circonstances, Raymond Depardon s’est montré le plus sensible et le plus humain, il a parlé de son enfance, de son apprentissage, de l’opportunité d’avoir pu commencer à s’exprimer photographiquement sous les drapeaux, comme de la camaraderie des appelés du contingent.
L’idée de reprendre des clichés datant de son service militaire en 1962-63 n’avait rien d’évident et pourtant, sous le costume du deuxième classe de vingt ans, perce déjà le futur très grand photographe.
Il est muni de son Rolleiflex, disposant d’un objectif grand angle, qui lui permettra cinquante ans plus tard de photographier le président Hollande pour son portrait officiel.
Cette exposition, très bien présentée dans le cloitre de cette institution magnifiquement restaurée, est pleine de charme et de délicatesse : les soldats en actions sont présentés avec subtilité par les cadrages bienveillants dans l’exercice de leurs fonctions militaires. Le format carré ajoute un supplément d’âme à cet ensemble de situations, ce qui n’exclut pas des clins d’œil sur les bistrots et autres lieux disparus.
Mon seul regret réside dans le choix des agrandissements noir et blanc imprimés sur Dibond, car des tirages photos sur papier baryté auraient pu rejoindre les archives de l’armée DPMA, alors que là ils ne sont que des outils d’exposition sans valeur intrinsèque.
Je vous invite à découvrir jusqu’au 30 janvier 2020, comment un immense talent prend forme dans un lieu chargé d’histoire et rarement ouvert au public.
JFC
Raymond Depardon : 1962-1963, photographe militaire
Du 1 octobre 2019 au 30 janvier 2020
Musée du Service de Santé des Armées, Val-de-Grâce
1 place Alphonse Laveran 75005 Paris 5e
http://www.ecole-valdegrace.sante.defense.gouv.fr